De quelques ballots de cocaïne mi-octobre à plus d’une tonne au total selon le dernier décompte mardi: la quantité de ballots de « blanche » trouvés sur les plages ne cesse de grandir sur un territoire de plus en plus étendu, des Landes à la pointe bretonne.
« Depuis la mi-octobre, avec une intensification début novembre, nous constatons l’arrivée de ballots de cocaïne base sur le littoral français, arrivées qui s’étendent depuis les Landes jusqu’à la pointe bretonne puisque aujourd’hui nous avons récupéré 5 kg de produit à Camaret-sur-Mer », dans le Finistère, a déclaré à l’AFP le procureur de la République à Rennes Philippe Astruc.
Et le décompte ne devrait pas s’arrêter à 1.010 kg: « Chaque marée amène son lot de produits. C’est encore des arrivées relativement importantes d’une centaine de kilos par jour sur l’ensemble du littoral… Donc je n’exclus pas que pendant quelques jours encore il y ait des arrivées sur le littoral », a ajouté le procureur. Par l’effet de la houle, une partie de la cargaison « s’est forcément perdue en mer », souligne le magistrat.
Une partie de la drogue, que l’on retrouve dans des ballots de la taille d’une boite de chaussures entourés de cellophane pour être hermétiques, a aussi été trouvée en mer par le service des douanes.
Le procureur a qualifié cette affaire « d’exceptionnelle », par la quantité de ballots qui « arrivent de manière éparse sur un territoire aussi large ». En revanche, par le passé, la JIRS de Rennes, compétente dans les affaires de criminalité organisée, a mené des procédures avec des saisies d’une envergure similaire.
Ainsi, à l’été 2015, deux skippers à bord d’un voilier avec à bord 1,6 tonne de « blanche » avaient été arrêtés tandis qu’en décembre de la même année, une saisie de 1,4 tonne avait eu lieu à la suite d’une arrivée par cargo au port du Havre. « En terme de quantité retrouvée, on est dans l’ordre de ce type de cargaison », a résumé le procureur.
Pour tenter de comprendre d’où vient cette drogue, le procureur a expliqué que les enquêteurs se penchaient notamment sur les « flux maritimes » à la mi-octobre, les premiers ballots ayant été trouvés le 18 octobre. La piste privilégiée reste un délestage accidentel ou volontaire d’un navire, d’une drogue dont le prix médian du gramme avoisine 70 euros en France.
L’affaire, qui prend un fort écho médiatique en France et à l’étranger, pose également une question de santé publique et crée un risque pénal.
« J’ai souhaité une communication forte ce weekend car nous avons craint que des personnes veuillent récupérer ces produits pour les consommer, ce qui est tout à fait dangereux, et que des trafiquants ou des apprentis trafiquants profitent de l’aubaine en se disant, « il y a de l’argent à faire » », a expliqué à l’AFP M. Astruc. En outre, cette cocaïne présente « un degré de pureté important, à 83% », selon la même source.
« Il est tout à fait interdit de récolter, de transporter, de recueillir ce type de produit. C’est un délit passible de 10 ans d’emprisonnement », a souligné le procureur, appelant au « civisme » des habitants qui doivent alerter policiers ou gendarmes en cas de découverte.
Lundi, un jeune homme de 17 ans, un Toulousain en vacances en Gironde, a ainsi été interpellé par les gendarmes en possession de 5 kg de cocaïne ramassés sur une plage de Lacanau, interdite au public. Il était toujours en garde à vue mardi. Plusieurs communes du littoral ouest ont pris des arrêtés similaires pour interdire l’accès aux plages.
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