Forte de sa victoire aux européennes, Marine Le Pen s’est dite prête dimanche à « discuter » avec les LR et les anti-Macron aux élections municipales, une « marche » à franchir pour gagner les scrutins suivants jusqu’à l’Élysée.
« Je lance un appel vibrant de la Rochelle à tous ceux qui, chez LR, n’ont pas envie d’être embrigadés dans l’armée d’Emmanuel Macron. (…) Nous sommes prêts à discuter avec eux, à mettre en œuvre des plateformes d’action communes », a déclaré la présidente du Rassemblement national à l’issue du conseil national (parlement) de son parti, réuni à La Rochelle.
Municipales : Marine Le Pen tend la main aux Républicains et aux anti-Macron https://t.co/iHwrFingfi #Politique via @LePoint
ALORS QU’ELLE TENDE AUSSI LA MAIN AUX VRAIES DROITES NATIONALES, SOUVERAINISTES, ROYALISTES, PATRIOTIQUES ETC … COMME CELLE DE CARL LANG PRÉSIDENT DU PdF— Gérard Diaconesco (@DIACONESCOTV) 17 juin 2019
Cet appel, qui s’adresse aussi aux anti-Macron, vise à construire une « grande force d’alternance qui devra voir d’ici trois ans la défaite d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle », a expliqué la cheffe du RN, arrivé en tête aux européennes devant le parti de la majorité.
Rappelant qu’une municipale peut se gagner en duel mais aussi en triangulaire ou quadrangulaire, elle n’a pas voulu dire combien de listes son parti allait présenter. En 2014, le RN avait présenté près de 600 listes mais un tiers des conseillers municipaux ont démissionné depuis.
Elle a défendu une stratégie « de maillage territorial » et « d’implantation ». Les municipales sont « la première marche d’une séquence territoriale » qui mènera aux élections départementales et régionales en 2021.
Le RN sera présent « dans tous les départements » et va en « gagner », a-t-elle affirmé, en faisant valoir que son parti avait remporté les européennes dans 66 départements métropolitains.
Mais le RN ne va pas « aller faire de la figuration dans des villes où (il a) peu de chances d’être élu », a admis sur France Inter Sébastien Chenu, porte-parole du parti.
Il y aura de fait « plus de maillage dans des endroits où nous sommes puissants électoralement », renforçant les fiefs du RN dans les régions Hauts-de-France, Provence Alpes-Côte d’Azur, Grand Est et Occitanie.
Sébastien Chenu (RN): « Le Premier ministre nous annonce un catalogue de mesurettes non financées » https://t.co/OqKvPyMzke via @BFMTV
— Dominique Breuil (@dom2419) 12 juin 2019
Le RN entend regagner la dizaine de villes conquises en 2014 pour « irriguer » autour, comme près d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, remportée dès le premier tour par Steeve Briois, 1er vice-président du parti.
Suivant cette « stratégie de l’inondation », le parti mise sur des candidats aux municipales issus de cantons gagnables qui seront en capacité de se présenter aux élections locales suivantes. Il investira « plein » de jeunes, après le succès de sa tête de liste aux européennes Jordan Bardella, âgé de 23 ans, promu dimanche 2e vice-président du parti.
Le RN n’espère pas beaucoup de victoires dans l’ouest, et ne conduira pas de liste à Paris.
La ville emblématique briguée sera Perpignan, 122.000 habitants, que le député Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, convoite sans étiquette pour faciliter le « dialogue ». A ce jour, la plus grosse ville tenue par le RN est Fréjus, 53.000 habitants, dans le Var.
Quant aux candidats investis, un effort particulier va être mis sur leur formation et leur accompagnement pendant le mandat. Les conseillers municipaux ont « sous-estimé la difficulté d’être élus de l’opposition » et le parti ne les avait « peut-être pas assez suivis », concède le RN.
En vue des alliances avec les Républicains, en crise profonde après leur débâcle aux européennes, Marine Le Pen a assuré être capable « de compromis » et que « chacun peut conserver très bien son identité, l’appartenance à sa formation, son parcours et en même temps travailler » avec le RN.
Pour ceux qui hésiteraient à franchir le pas d’une adhésion, l’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu eurodéputé sur la liste du RN mais qui n’a pas sa carte au parti, va relancer en septembre son ancien courant Droite populaire, en « satellite » du RN, à l’instar du mouvement Agir, qui réunit d’anciens LR pro-Macron.
Le RN est « incontournable dans l’opposition mais a besoin de forces d’appoint », explique M. Mariani, tout comme l’ancienne députée RN Marion Maréchal, qui brûle de bâtir des « coalitions » entre LR et le RN.
« Mais ce n’est pas la souris qui porte le chat », ont prévenu des élus. Avant de mener des discussions, les candidats RN devront « d’abord monter des listes », a expliqué Marine Le Pen. « Si on n’est pas présents, on ne peut pas s’allier ».
Avec AFP
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