Marine Le Pen a promis, pour sa rentrée politique dimanche à Fréjus (Var), de combattre « la barbarie », mettant plus que jamais l’accent sur l’insécurité, et attaqué de front le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qualifié de « Taubira en pire ».
« C’est une véritable barbarie qui s’installe », or « avec la barbarie, on ne négocie pas, on la combat », a lancé la présidente du Rassemblement national et candidate déjà déclarée à la présidentielle, lors d’un discours virulent devant un public réduit à près de 400 élus, journalistes et militants, coronavirus oblige.
Marine Le Pen: « C’est une véritable barbarie qui s’installe » pic.twitter.com/4XCu6iJ5m8
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« Cet été fut un été meurtrier, […] comme si l’intarissable promesse du vivre-ensemble se retournait contre ses promoteurs au pouvoir », « plus occupé à faire croire qu’à faire », a ajouté la dirigeante du RN.
Marine Le Pen faisait allusion à plusieurs faits divers violents cet été, vus par son parti comme un « ensauvagement » de la société, un terme repris par plusieurs ministres et leaders de la droite. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait dénoncé à cet égard une « surenchère populiste », expliquant que la France n’était « pas un coupe-gorge ». À Fréjus, Mme Le Pen a éreinté le Garde des sceaux, sifflé à plusieurs reprises par la salle, qui « nie la réalité ». « C’est Taubira (ancienne ministre socialiste de la Justice, ndlr) en pire. »
Marine Le Pen: « Eric Dupond-Moretti, c’est Christiane Taubira en pire » pic.twitter.com/J6zbfSK9j0
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« Marine le Pen, c’est son père en pire », lui a rétorqué le ministre sur Twitter, estimant que la fille de Jean-Marie Le Pen « mentait éhontément et (qu’il) le prouverait aux Français ».
Dans « l »ultraviolence », Mme Le Pen a vu « en partie une conséquence de l’immigration anarchique et incontrôlée imposée aux Français depuis des années ». La cheffe du RN a promis de rétablir « une triple certitude : la certitude des poursuites », « des sanctions », et « de l’exécution de la peine ». « L’impunité, c’est fini, les peines fictives, c’est fini, la prison garderie c’est fini. »
Marine Le Pen: « La crise sanitaire a agi comme l’accélérateur d’un naufrage sécuritaire » pic.twitter.com/ZO8QsYfQD6
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« La bataille idéologique, ça fait des années qu’on l’a gagnée. Ce qu’on attend c’est la victoire politique », avait souligné Marine Le Pen samedi, renvoyant dos-à-dos la droite et le gouvernement, qui n’ont « rien fait ».
Devant le slogan « Français, réveillez-vous », la finaliste de la présidentielle de 2017 a invité les abstentionnistes à voter pour elle, après avoir fustigé la veille un parti LR en « porosité idéologique » avec le chef de l’État. Elle a promis à cet égard de « lever certaines ambiguïtés » quand les électeurs de droite « croient que le programme économique du RN est le même » que celui de la France insoumise, même si elle défend toujours la retraite à 60 ans avec 40 annuités.
Le maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du RN, estime dans Le Point que Marine Le Pen n’est « pas en position de gagner » en 2022 parce qu’elle tient des « analyses très gauchisantes ».
Robert Ménard: « Marine Le Pen va perdre » en cas de duel avec Emmanuel Macron en 2022 pic.twitter.com/0G57CF4OKx
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Mme Le Pen a aussi mis en garde contre un automne économique et social qui risque d’être lui aussi « meurtrier » et vanté un « autre modèle » basé sur « localisme », après avoir dénoncé en juillet « le fiasco » de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement dans un Livre noir. Marine Le Pen entend ainsi occuper tout l’espace politique pour affronter à nouveau Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle, en 2002, même si les Français sont 68% à ne pas souhaiter ce duel, selon l’Ifop.
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