Le 31 janvier dernier, un agriculteur de la Marne a blessé un cambrioleur par balles sur sa propriété. Poursuivi pour « tentative d’homicide involontaire », Jean-Louis Leroux dort en prison depuis le 2 février. La cour d’appel de Reims a décidé ce jeudi 6 février de garder l’éleveur en détention provisoire.
Dans la nuit du 31 janvier au 1er février, l’agriculteur de la commune d’Ambrières (Marne), se réveille après avoir été alerté par un dispositif anti-intrusion disposé sur son exploitation.
Il prévient les gendarmes et se rend en compagnie de son frère à l’endroit où les intrus ont été repérés. Les deux hommes sont chacun munis d’un fusil de chasse.
Une fois sur place, ils avisent un groupe d’individus « susceptibles d’appartenir à la communauté des gens du voyage » qui sont vraisemblablement venus dérober du carburant en siphonnant le réservoir des machines de l’exploitation agricole. Jean-Louis Leroux tire alors plusieurs coups de feu.
« Il a tiré en l’air à deux reprises pour faire fuir les voleurs et une fois en direction de l’un d’eux. Il l’a notamment atteint à l’intestin grêle et au côlon, entraînant un pronostic vital toujours en cours au 2 février 2020 », a expliqué Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims. Le jeune homme de 19 ans était toujours dans un état grave le 6 février, selon France 3.
Après examen d’un référé-liberté déposé par l’avocat de l’éleveur de 46 ans, la cour d’appel de Reims a décidé de maintenir Jean-Louis Leroux en détention provisoire jusqu’à l’examen de son dossier le 13 février.
D’après Le Parisien, l’agriculteur a été victime de vols de gazole sur sa propriété à quatre reprises depuis le début de l’année. La situation est la même ailleurs dans la commune.
« Au niveau de la commune, il y a eu de nombreux vols. En un mois, il y a environ 8 à 10 maisons qui ont été visitées. Tout le monde est excédé et prêt à prendre la carabine. Ça fait peur », a déclaré le maire d’Ambrières.
L’avocat de M. Leroux a assuré que celui-ci ne cherchait pas à rendre justice par lui-même, mais à retenir les cambrioleurs jusqu’à l’arrivée des gendarmes, qui ont besoin de 25 minutes pour se rendre sur la ferme.
« Mon client travaille 365 jours par an, il peine à joindre les deux bouts et les maigres revenus qu’il tire sont captés par des oisifs qui vivent en volant les autres », précise Me Chemla.
L’avocat « regrette cette décision de maintien en détention » et demandera une remise en liberté de son client lors de l’audience du 13 février.
L’un des critères invoqués par la justice pour justifier la détention provisoire de Jean-Louis Leroux, père de deux enfants, est « la nécessité de le protéger » à cause des « risques de représailles ».
« On n’est pas capable de protéger mon client pendant cinq ans et on lui propose la prison comme protection, alors qu’il existe des solutions d’éloignement », s’indigne Me Gérard Chemla
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