Marseille : 174 mineurs isolés évacués d’un bâtiment qu’ils squattaient depuis plus de 3 mois ont été relogés à l’hôtel

5 avril 2019 15:29 Mis à jour: 5 avril 2019 15:33

Après avoir squatté le foyer Saint-Just pendant plus de trois mois, 174 mineurs isolés ont été relogés à l’hôtel le jeudi 4 avril.

« Il n’y a plus aucun MNA [Mineurs Non Accompagnés, notion non juridique qui renvoie aux seuls éléments de minorité et d’isolement, contrairement à la notion de Mineurs isolés qui ajoute le critère d’extranéité, ndlr] qui ne soit pas à l’abri », a déclaré le conseil  départemental des Bouches-du-Rhône.

« Les mineurs qui ont déjà une OPP [Ordonnance de placement provisoire, ndlr] du juge sont à l’hôtel, mais aussi ceux qui sont en attente d’évaluation, et ce jusqu’à la décision finale du juge donc ce n’est pas rien », ajoute Anne Gautier – porte-parole du collectif 59 qui soutient et accompagne les migrants et les mineurs isolés dans leurs démarches.

À l’initiative de ce collectif, plus de 200 migrants dont des mineurs isolés squattaient le foyer Saint-Just depuis le 18 décembre dernier. Propriété du diocèse, le bâtiment doit être vendu prochainement et l’archevêché avait demandé aux autorités de faire le nécessaire pour reloger les occupants avant le mois d’avril afin que l’Institut méditerranéen de formation (IMF), qui s’est porté acquéreur de la bâtisse, puisse entreprendre des travaux.

Un mineur isolé est photographié sur le lit qu’il occupe au sein du foyer Saint-Just le 14 janvier 2019. Crédit : CHRISTOPHE SIMON/AFP/Getty Images.

« La situation est plus compliquée pour les familles »

Si le sort des mineurs isolés qui occupaient illégalement le bâtiment a pu être réglé, ce n’est pas nécessairement le cas de toutes les familles de migrants qui squattaient à leurs côtés.

« La situation est plus compliquée pour les familles : aujourd’hui les propositions du conseil départemental concernant les MNA nous semblent plus acceptables que celles de la préfecture pour les familles », souligne Anne Gautier.

La porte-parole du collectif d’aide aux migrants regrette en effet que la préfecture « ne propose à certaines familles que huit nuits d’hôtel, y compris à des femmes seules avec de tous petits enfants ».

Vue d’un couloir du foyer Saint-Just le 14 janvier 2019. Crédit : CHRISTOPHE SIMON/AFP/Getty Images.

« Trouver une solution pérenne prend du temps »

Contactée par les journalistes de l’AFP, la préfecture des Bouches-du-Rhône explique que « des personnes vont à l’hôtel, mais pour autant de temps que nécessaire, car leur trouver une solution pérenne prend du temps ».

« Par ailleurs, la mise à l’abri n’a pas débuté aujourd’hui, nous le faisons depuis plusieurs semaines et dès avant ce jour, neuf familles avaient déjà pu être orientées par nos soins vers des hébergements », ajoute-t-elle.

Six familles auraient été orientées vers des dispositifs d’accueil transitoires réservés pour elles, tandis que huit autres se sont vu offrir plusieurs nuits d’hôtel, « le temps de pouvoir leur proposer un hébergement plus pérenne».

D’après les services de la préfecture, une trentaine de personnes s’apprêtaient encore à passer la nuit du 4 au 5 avril dans le foyer Saint-Just. Le fait que le diocèse n’ait pas déposé plainte contre les squatteurs exclut une évacuation policière selon une source proche du dossier citée par l’AFP pour qui « l’absence de cadre juridique » autorise « l’arrivée d’autres migrants dans le bâtiment ». Une éventualité qui « rendrait la situation très compliquée ».

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