Une vingtaine de membres du collectif Stop croisières et Extinction Rebellion ont bloqué samedi à l’aide d’une douzaine de canoës l’entrée du terminal croisière dans le port de Marseille pour dénoncer la pollution générée par ces bateaux.
Vers 7h00 du matin, le navire Aidastella, de la compagnie allemande Aida, a dû faire demi-tour, douze canoës s’étant positionnés à l’entrée de la rade nord de Marseille, l’empêchant ainsi d’entrer dans le port. Ce navire d’une capacité d’environ 2000 personnes attend à proximité.
Deux autres navires de croisières dont le MSC World Europa, 6ème plus gros paquebot au monde (plus de 2600 cabines, 6000 passagers, 13 restaurants, un centre commercial) et le Costa Smeralda sont visibles au large et doivent en principe arriver à Marseille samedi matin.
Une dizaine de manifestants interpellés
Le blocage a duré jusqu’à 8h30 selon une militante contactée par BFM Marseille Provence. La police aurait procédé à l’interpellation d’une dizaine de manifestants.
Stop croisières dénonce « la pollution de l’air causé par ces navires, véritables villes sur l’eau », avec un impact « négatif sur la santé des populations et la biodiversité marine ». Le collectif dénonce aussi les conditions de travail à bord.
Une action soutenue par l’adjoint au maire de Marseille pour la transition écologique, Sébastien Barles. « Plein soutien à l’action de Stop Croisières qui empêche l’entrée des navires de croisières, ces monstres des mers toujours + gros et + polluant, dans le port de Marseille », écrit-il sur X. « En finir avec ce tourisme climaticide, créant des ravages sur la santé des riverains, est impératif », ajoute-t-il.
En 2022, le port de Marseille a accueilli 1,5 million de croisiéristes et 2,5 millions l’année dernière, selon l’observatoire du tourisme de la ville de Marseille.
L’hostilité grandit en Europe face à l’industrie des croisières, source de revenus pour les villes escales mais jugée nuisible à la santé des riverains et à l’environnement. Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur centre-ville aux géants des mers.
2/3 🧵Le MSC World Europa, égérie du greenwashing des croisières. Se présente comme une innovation verte car fonctionnant au Gaz Naturel Liquéfié. On remplace un carburant fossile par un autre, et hop on est écolos ! Fallait oser @MSCCroisieres pic.twitter.com/5wKdjyo6qp
— Stop Croisières (@SCroisieres) September 21, 2024
« Un air encore plus pollué » à Marseille
Le collectif Stop croisières est le fruit d’une prise de conscience pendant la crise du Covid19. « Quand partout en France on voyait des vidéos de la nature qui reprend ses droits, des petits oiseaux en ville et autres images pittoresques, certains quartiers de Marseille enregistraient un air encore plus pollué, du fait du nombre de bateaux de croisières confinés à quai et obligés de faire tourner leur moteur », a expliqué Andrea, un de ses membres qui préfère rester anonyme par crainte des poursuites judiciaires.
En mars 2023, des associations et des riverains du port de Marseille ont déposé une plainte contre X contre les impacts des pollutions liées au trafic maritime dans les installations portuaires, les seuils de pollution atmosphérique autorisés par la législation européenne étant régulièrement dépassés sur l’agglomération.
Les activités maritimes sont responsables de 39% des émissions de dioxyde d’azote (NOx, un polluant de l’air) sur la métropole marseillaise, juste derrière le trafic routier (45%), selon AtmoSud, organisme de mesure de la qualité de l’air.
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