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Marseille: l’ouverture d’une salle de shoot à proximité d’une vingtaine d’établissements scolaires provoque la colère des riverains

novembre 21, 2023 14:54, Last Updated: novembre 21, 2023 14:54
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Bien que ce local ait été choisi dans un cadre législatif précis, il n’empêche qu’il se trouve proche de plusieurs établissements scolaires. Un collectif tente de s’opposer à l’implantation de cette salle de shoot.  

Dès début 2014, une « halte soins addictions » a prévu d’ouvrir ses portes au 110 du boulevard de la Libération, dans le 4e arrondissement de Marseille, rapporte Le Figaro. Le local de 400 mètres carrés, qui était auparavant occupé par l’École d’ingénieurs de Marseille, devrait voir défiler une centaine de consommateurs par jour.

Huit « salles de consommation de drogue à moindres risques »

Selon la municipalité de Marseille et l’association de prévention Asud Mars Say Yeah, porteuse du projet, ce local a été choisi « selon un cahier des charges bien défini » et s’inscrit dans le cadre d’une politique d’expérimentation du plan national de mobilisation contre les addictions.

Cependant, concernant sa localisation, les riverains l’ont appris dans la presse sans avoir été concertés au préalable. Le collectif Enfants libération – composé de riverains, de commerçants et de parents d’élèves – est farouchement opposé à l’ouverture de ces huit « salles de consommation de drogue à moindres risques ».

« On a été mis devant le fait accompli », s’indigne auprès de nos confrères une riveraine, membre de ce collectif. Au départ, cette salle de shoot devait se trouver « dans un bâtiment hospitalier, puis à proximité de la gare Saint-Charles et à Colbert », explique-t-elle encore, soulignant que « les maires des arrondissements concernés s’y sont opposés ».

5000 enfants accueillis dans les établissements scolaires à proximité

« La salle va donc se retrouver au milieu d’un quartier qui n’est pas identifié comme étant un lieu de consommation, qui eux sont situés à une vingtaine de minutes à pied », déplore la riveraine. Raison pour laquelle le collectif « aimerait bien comprendre les motivations de ce choix ».

Car une vingtaine d’établissements scolaires, accueillant pas moins de 5000 enfants, se trouvent dans un périmètre situé à 700 mètres de ce local, et c’est précisément ce qui inquiète les membres du collectif Enfants libération. « L’un des murs du local est mitoyen avec une crèche accueillant une centaine d’enfants. Les fenêtres de la crèche donnent même sur la cour de la salle de shoot », pointe le collectif. Ses membres craignent que ce lieu ne draine des usagers « livrés à eux-mêmes » et n’attire de surcroît des dealers, qui pourront ainsi vendre leurs produits stupéfiants.

Un suivi médical et des policiers présents au quotidien

L’Asud et la municipalité tentent de rassurer les riverains en expliquant qu’un suivi médical sera mis en place pour ces consommateurs. Ils seront effectivement « reçus par des médecins, des infirmiers et des accompagnateurs pour leur proposer un accompagnement des soins », indique Stéphane Akoka, directeur d’Asud Mars Say Yeah. De plus, des policiers seront présents au quotidien.

Consciente des craintes qu’un tel projet suscite, l’association de prévention souligne néanmoins que « le lieu répond à un cahier des charges précis » car il possède « une cour intérieure pour faire rentrer les usagers du local », stipule Stéphane Akoka.

De plus, « plusieurs personnes seront employées à temps plein pour les accueillir six heures par jour » et une coordination est prévue « avec les établissements scolaires du quartier », afin que les heures d’ouvertures ne coïncident pas avec celles des établissements scolaires, assure encore le directeur d’Asud Mars Say Yeah.

« Il y a beaucoup d’écoles à Marseille, qu’importe où on aille »

Ce local « respecte un cadre législatif » et a été « validé par l’agence nationale de santé », précise de son côté Michèle Rubirola, la première adjointe au maire de Marseille. « Une fois validé par le comité de pilotage, il a été transmis au ministère de la Santé pour l’obtention d’un décret, que nous attendons toujours et devrait bientôt arriver », renchérit-elle. Elle estime par ailleurs que « ce projet répond à des enjeux sanitaires, sociaux et sécuritaires ».

Stéphane Akoka argumente le choix de ce lieu en soulignant qu’« il y a beaucoup d’écoles à Marseille, qu’importe où on aille ». « Nous prévoyons de travailler avec un comité de voisinage au quotidien », plaide-t-il encore.

Pourtant, le collectif affirme n’avoir reçu « aucune information » sur la date d’ouverture du site. « Moins on a d’informations, moins on peut se battre », s’agace une riveraine, ajoutant : « Nous ne souhaitons pas devenir des cobayes d’une expérimentation qui s’inscrit dans un climat anxiogène. » Les membres du collectif ont manifesté leur mécontentement ce samedi 18 novembre, lors d’un rassemblement devant le centre social Fissiaux du quartier des Cinq-Avenues.

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