Une nouvelle enquête a été ouverte sur des procurations douteuses lors des municipales à Marseille, cette fois dans le secteur remporté par la sénatrice ex-PS Samia Ghali, a confirmé à l’AFP la procureure de la République de Marseille.
Dans cette enquête diligentée par le parquet « plusieurs policiers du commissariat du secteur nord, dans le 15 arrondissement, ont été entendus lundi afin de déterminer qui a tamponné ces procurations douteuses », avait appris l’AFP de source proche du dossier, confirmant des informations de La Provence et du site d’informations en ligne Le Media.
« Ces policiers ont été entendus uniquement sur la procédure de recueil des procurations », a ensuite précisé la procureure de Marseille Dominique Laurens, insistant sur le fait qu' »il n’a été procédé à aucune perquisition dans un commissariat de police, au domicile de Mme Samia Ghali ou dans un local de campagne ».
Selon les informations de « La Provence », la sénatrice de gauche, Samia Ghali, aurait pu bénéficier de procurations suspectes à l’occasion des élections municipales. https://t.co/1GZvD6lNZW #Municipales2020
— Le Point (@LePoint) July 6, 2020
Selon La Provence, ces procurations devaient bénéficier à Mme Ghali dans ce 8e secteur où elle avait été élue maire une première fois en 2008, puis réélue en 2014. Cette information n’a pas été confirmée par Mme Laurens.
« Jamais personne chez nous n’a été interrogé sur ce sujet, alors que depuis des semaines la droite est visée. On a l’impression qu’on veut nous gâcher la fête », a commenté l’entourage de la sénatrice à l’AFP.
Le 8e secteur, qui recouvre les 15e et 16e arrondissements, des quartiers populaires du nord de la ville, avait donné lieu à une triangulaire tendue au second tour, le 28 juin, la sénatrice Samia Ghali ayant dû affronter le Rassemblement national mais aussi une liste du Printemps marseillais, la large alliance de gauche qui a remporté l’élection à la mairie centrale samedi avec l’écologiste Michèle Rubirola.
Mme Ghali l’avait finalement emporté, décrochant huit sièges de conseillers municipaux qui se sont finalement révélés indispensables pour l’élection de Mme Rubirola au poste occupé depuis 25 ans par Jean-Claude Gaudin.
#Marseille unie.
Une nouvelle page de l’histoire s’écrit. Je suis heureuse d’avoir permis @MicheleRubirola de devenir la 1ere femme Maire @marseille.
Je serai à ses côtés pr faire réussir #Marseille du Nord au Sud en portant la parole des quartiers populaires si chers à mon coeur pic.twitter.com/06zAR0XC8I— Samia GHALI (@SamiaGhali) July 5, 2020
Une première enquête préliminaire avait été ouverte mi-juin par le parquet de Marseille sur de possibles fraudes aux procurations par des élus, militants et candidats LR.
Cette enquête sur de possibles « manoeuvres frauduleuses », « faux et usages de faux » avait été ouverte après des révélations de France 2 et de l’hebdomadaire Marianne sur les « procurations simplifiées » proposées notamment par une élue LR ainsi que par une colistière de Martine Vassal dans le 4e secteur.
Cette première enquête sur des procurations douteuses dans les 4e et 6e secteurs, où le maire LR Julien Ravier a lui été réélu, a ensuite été étendue à des soupçons autour du vote de résidents d’un Ehpad du 6e secteur.
Selon plusieurs proches de résidents, sur France 2, des procurations avaient été établies au nom de leurs vieux parents, parfois atteints de maladies comme Alzheimer et à leur insu. Parmi les mandataires désignés sur la cinquantaine de procurations dans cet Ehpad, plusieurs étaient des proches de Julien Ravier, dont son directeur de campagne.
Mme Laurens a souligné auprès de l’AFP que cette seconde enquête sur des procurations dans le 8e secteur est la conséquence directe de la première enquête sur les 4e et 6e secteurs: « La problématique des conditions de réalisation des procurations a fait l’objet d’une remontée d’information, dans la mesure où l’affaire initiale a suscité un contrôle interne police sur les modalités mises en œuvre par les OPJ (officiers de police judiciaire) pour le recueil des procurations ».
« C’est dans ce cadre que des dysfonctionnements ont été notés (dans le 8e secteur) et nous ont été remontés ».
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