Marseille: un père au tribunal pour avoir livré à la police un suspect du meurtre de son fils

Par Epoch Times avec AFP
27 septembre 2019 15:55 Mis à jour: 30 septembre 2019 17:21

Vengeance ou coup de main à la police? Un père de famille qui était allé arrêter au cours d’une opération musclée un suspect du meurtre de son fils, avant de le livrer au commissariat, a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille.

« J’ai pas cherché à être un héros. J’ai pas cherché à venger mon fils (…). C’était pas pour ridiculiser ni la police ni la justice », a déclaré cet homme de 49 ans, manutentionnaire de profession.

Samedi dernier, son fils, un adolescent d’une quinzaine d’années, était mort, poignardé au cours d’une rixe dans une cité HLM de Marseille. Deux mineurs, dont un a également été blessé d’un coup de couteau, ont depuis été arrêtés et mis en examen.

Le père de la victime est soupçonné d’avoir fait irruption en pleine nuit chez un troisième suspect, désigné par la rumeur et que les policiers n’avaient pas arrêté, accompagné de deux de ses amis et d’un demi-frère de l’adolescent tué. Le suspect aurait été frappé puis enfermé dans le coffre d’une voiture qui l’a transporté au commissariat. Depuis il a été mis en examen et écroué, a-t-on appris de source proche du dossier.

Au terme de leur garde à vue, le père et ses trois complices ont comparu vendredi pour « enlèvement et séquestration », à la demande du parquet. Mais comme le voulaient leurs avocats, les juges ont préféré renvoyer l’affaire à un juge d’instruction pour des « investigations supplémentaires et approfondies ».

« On n’avait pas l’intention de le tuer, je l’ai pris et je l’ai livré à la police »

Au tribunal, le père de famille, qui a déjà eu affaire à la justice il y a une quinzaine d’années pour une affaire de violence avec arme et qui a fait un infarctus après le meurtre de son fils, a expliqué avoir agi « spontanément ».

Après le meurtre, « je n’ai eu aucun appel d’un psy ou de la police. C’est comme si on avait tué un chien », a-t-il affirmé, expliquant avoir appris par la rumeur dans quel appartement vivait un probable suspect. « On n’avait pas l’intention de le tuer, je l’ai pris et je l’ai livré à la police. J’avais la haine mais je ne l’ai pas assassiné, je n’ai pas rendu justice moi-même ».

L’information judiciaire devra déterminer si le père et ses complices ont bien tenté, comme ils l’affirment, d’appeler la police pour qu’elle intervienne, avant de passer à l’action. Elle devrait également permettre une confrontation avec la petite amie du jeune qui a été livré aux policiers, qui était présente dans l’appartement et a reçu une gifle.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.