À l’instar de la commune d’Obernai (Bas-Rhin), la Ville de Marseille se demande si elle ne va pas opter pour la même mesure : une amende de 1 000 € pour tout déchet jeté sur l’espace public.
Bernard Fischer, le maire d’Obernai – une commune du Bas-Rhin de presque 11 000 habitants – impose depuis le 1er juillet 2021 une amende de 1 000 € pour toute personne jetant ses déchets sur l’espace public. Le maire d’Obernai ne supportait plus ces incivilités. C’est la raison pour laquelle il a décidé d’appliquer cette mesure draconienne. Il était à prévoir que d’autres communes seraient tentées de suivre l’exemple.
Cette mesure réussirait-elle à dissuader les citoyens qui manquent de civilité ?
C’est donc la question que se pose la Ville de Marseille et sa région, alors que les déchets en tout genre se retrouvent sur le littoral, aussi bien dans l’eau que sur les rochers, ainsi que le rapporte France Bleu. Que ce soit des mégots, des déjections canines, des canettes ou des bouteilles, mais aussi des masques, des cartons de pizza ou carrément des pique-niques et des apéros, la liste est longue. Et si certains sont favorables à un durcissement des amendes, d’autres en revanche estiment que la note est salée ou ne sont pas persuadés de son efficacité.
Actuellement, l’amende est de 135 € pour toute personne prise en flagrant délit en train de jeter un déchet sur la voie publique. Après 45 jours, si l’amende n’a pas été réglée, elle passe à 375 €. Elle peut ensuite atteindre 1 500 € si elle n’a toujours pas été réglée après être passée en justice. Passer l’amende pour un tel délit à 1 000 € est une augmentation non négligeable, mais va-t-elle réussir à dissuader les citoyens qui manquent de civilité ?
Une Marseillaise s’est exprimée pour France Bleu. « Je pense que 1 000 € c’est beaucoup, après [il] faut voir s’ils annoncent la mesure comme ça et que ce n’est pas mis en place par la police », s’est-elle exclamée, dubitative. De même, son ami n’est « pas convaincu ». Il ajoute que les Marseillais rejettent la faute sur les touristes et inversement. « Je doute qu’en mettant des policiers sur des rochers on empêchera les canettes de bière de finir au fond des calanques », conclut-il auprès de nos confrères.
L’écœurement. Plus ça va, plus le sol de toute la ville se jonche d’une couche permanente et chronique de déchets de toutes sortes. Ici le jardin devant le bureau de proximité de Bonneveine : 8h30, sac changé, ordures pas ramassées : @marseille @jemabon pic.twitter.com/k9qNrTe9vP
— Amaury Heurtaut (@AmauryHeurtaut) July 8, 2021
Et pourtant, jeter ses déchets « ça prend trois minutes » !
« On trouve des mégots, des trottinettes, des vélos, des chariots », déplore un médiateur qui tente de parler avec les gens pour les amener à se responsabiliser devant ce triste phénomène, rapporte encore France Bleu. « On parle avec eux, on leur explique qu’il y a des restrictions, on montre les poubelles, mais c’est au bon vouloir de chacun, on ne peut pas mettre d’amende, on a juste la parole », poursuit-il.
De nombreux habitants sont toutefois favorables à des sanctions plus sévères vis-à-vis des citoyens irrespectueux. Une habitante du Vallon des Auffes se lamente de trouver autant de déchets dans la mer lorsqu’elle nage. « Les gens pensent que c’est une poubelle alors que ça prend trois minutes de garder son mégot ou sa bouteille pour la mettre dans la poubelle à côté », conclut-elle.
Sur son site, la Ville de Marseille propose une charte avec un slogan : « ‘Moins salir, mieux nettoyer’ tels sont les objectifs de cette charte. » Elle incite ainsi les citoyens à se plier à certaines règles simples, à savoir à trier ses déchets, utiliser des sacs poubelles « résistants et bien fermés », à jeter ses sacs poubelle dans les conteneurs publics après 19 h, ainsi qu’à ne rien jeter par terre et à ramasser les déjections de son animal. « Le maintien de la propreté est l’affaire de chacun, mais il ne peut être efficace sans la contribution de tous ! » est-il encore mentionné.
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