Une pétition, intitulée « Transformons la Bonne Mère en HSA (Halte Soins Addictions) », a été lancée pour ouvrir une « salle de shoot » à l’intérieur de la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille. Pour l’heure, elle n’a recueilli qu’une poignée de signatures.
Le débat sur la création, à Marseille, d’une HSA (haltes soins addictions) ou salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus communément appelée « salle de shoot », a été remis sur la table par Nicolas Thomasset. Une pétition, lancée mi-septembre par ce dernier, propose de créer un tel lieu dans la basilique Notre-Dame de la Garde. Il est venu s’exprimer sur cette question au micro de BFMTV ce vendredi 18 octobre, déclarant qu’il y avait urgence. Si cette pétition n’a récolté qu’une centaine de signatures, elle peut néanmoins compter sur l’appui d’Hassen Hammou, le porte-parole d’Europe-Écologie-Les Verts en PACA.
« Ouvrir une HSA, c’est s’ouvrir à Dieu »
« Nous catholiques, pratiquants à Notre-Dame de la Garde nous nous déclarons indignés de l’inertie politique quant à l’ouverture de ce que les médias à appellent à tort ‘Salle de Shoot’ », indique en préambule la pétition adressée à la ministre de la Santé Catherine Vautrin, et lancée le 12 septembre dernier par « Notre-Dame DELAHSA ». « Voter et prier ne suffit plus », mentionne encore la pétition qui, dans son visuel, cite une phrase que le pape François aurait prononcé le 23 septembre 2023, à savoir : « Ouvrir une HSA, c’est s’ouvrir à Dieu. » Mais le JDD assure que le souverain pontife n’a jamais prononcé de tels propos.
🔴 Charlotte d’Ornellas sur le projet d’installer une salle de shoot dans la basilique Notre-Dame de la Garde : »Le degré de déchristianisation est, véritablement, abouti en France. Évidemment, tout cela me peine ! » #Cnews #Hdpros pic.twitter.com/y3Zu9ONSdo
— FranceUnie 🇫🇷 (@FranceSouvUnie) October 20, 2024
L’écologiste Hassen Hammou soutient cette proposition
Pour l’heure, cette pétition a recueilli 141 signatures. Elle a d’ailleurs reçu le soutien de l’écologiste Hassen Hammou. « Nous sommes favorables à toutes les alternatives permettant de prendre en charge les personnes toxicomanes dans la ville », a-t-il signifié au micro de BFMTV. « Je ne connais pas les difficultés techniques au niveau de la Basilique pour pouvoir accueillir une telle activité », a-t-il poursuivi.
« Nous, ce que l’on dit, c’est qu’il faut que le projet revienne sur la table. […]. Le monde médical est plus ou moins d’accord pour qu’on en reparle et qu’on essaie de voir où est-ce que dans la ville, elle peut être mise en place », a ajouté l’écologiste. Estimant qu’il y a « urgence et nécessité » sur ce sujet, il a au passage pointé l’État, qui selon lui « a abandonné la municipalité et le maire de Marseille ».
Face à certaines réactions sur X en ce qui concerne la salle de shoot, je tiens à clarifier. Il n’y a aucun tabou. Nous assumons pleinement que les personnes toxicomanes en détresse doivent être prises en charge à Marseille. Si les religieux de la Basilique Notre-Dame de la Garde… https://t.co/uY4iJHnQ0E pic.twitter.com/U1QlfbjJ4n
— Hassen Hammou (@HammouHassen) October 18, 2024
Martine Vassal avait appelé Benoît Payan à renoncer au projet
Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité et a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. De manière générale, nombre de personnes s’opposent aux HSA en raison des nuisances engendrées, comme la présence de dealers à proximité de ceux-ci et l’insécurité qui l’accompagne. Ces espaces permettent aux personnes majeures auxquelles ils sont dédiés de consommer des drogues en étant encadrées par du personnel médical, des kits de seringues stériles étant fournis sur place.
En décembre dernier, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal s’était fermement opposée à l’ouverture d’une HSA au 110 boulevard de la Libération à Marseille et avait demandé au maire Benoît Payan de renoncer à ce projet. Elle avait également appelé à une nouvelle concertation entre les pouvoirs publics et la mairie afin de trouver une alternative, ainsi que le relatait Le Figaro.
De nombreux riverains ont aussi protesté en apprenant la création d’une salle de shoot au niveau du boulevard de la Libération, d’une part parce qu’il n’y a pas de points de deal connus à cet endroit, et d’autre part parce que plusieurs établissements scolaires se trouvent à proximité de la salle proposée, sachant que celle-ci devait accueillir jusqu’à 100 consommateurs de stupéfiants chaque jour.
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