Le massif vosgien a récemment accueilli deux nouvelles naissances. Deux bébés lynx ont vu le jour ce printemps ; cela faisait 300 ans qu’un tel événement n’était pas arrivé.
Au printemps dernier, la femelle lynx Lycka a donné naissance à deux bébés dans le massif vosgien. Cette femelle avait été introduite en mars 2020 dans les forêts du Palatinat (Allemagne), grâce au programme Life.
Parmi les deux petits, il y aura peut-être au moins une femelle ?
France Inter rapporte que 150 lynx vivent en France, et la plupart résident dans le Jura. Stéphane Giraud, le directeur d’Alsace Nature, se réjouit de ces naissances et il « espère de tout cœur que sur ces deux petits il y ait au moins une femelle ». On ignore effectivement le sexe des deux bébés lynx pour le moment, rapporte France 3 Grand-Est.
Les premiers Lynx du programme Life ont été introduits en 2016, dans la forêt du Palatinat (Rhénanie-Palatinat). Mais il faudra attendre 2017 pour que les premiers lynx de ce programme, deux mâles, passent la frontière pour s’installer dans le massif vosgien. Et comme Lycka les a rejoints en 2020, ces naissances étaient prévisibles. Seulement « trois ou quatre, uniquement des mâles », se sont installés dans les Vosges. « Il y a vraiment un souci de pérennité de l’espèce dans les Vosges », pointe Stéphane Giraud.
En Allemagne, une politique engagée pour la réintroduction des lynx
En Allemagne la volonté de réintroduire les lynx est le résultat d’une politique engagée et au total, 17 petits sont nés à la suite du programme Life, précise France 3. Dans les Vosges, c’est une tout autre affaire et deux problèmes majeurs se posent. D’une part, le gouvernement refuse de réintroduire des femelles lynx dans le massif. « S’il n’y pas de programme de réintroduction côté français, c’est à cause d’une minorité de chasseurs qui refuse. À notre sens, l’État a cédé trop facilement », s’indigne Stéphane Giraud auprès de France Inter. D’autre part, de nombreux lynx se font abattre (voir pétition en ligne), malgré le fait que l’espèce soit protégée.
Stéphane Giraud estime donc que la venue de ces lynx dans le massif vosgien amène une lueur d’espoir. « Cela signifie clairement que le massif est accueillant pour eux. Qu’il y a suffisamment de gibier, une certaine quiétude aussi qu’il faut à tout prix préserver », explique-t-il. Les lynx ont effectivement besoin de tranquillité et « après le premier confinement, les Vosges sont devenues surpeuplées », pointe Stéphane Giraud à France 3. Selon lui, il va falloir « réfléchir à un autre tourisme, plus respectueux de l’environnement. La faune sauvage a besoin de quiétude, sans cela, pas de lynx, rien ».
Afin de protéger cette famille de lynx, les informations concernant le lieu où ils se trouvent sont gardées secrètes. Stéphane Giraud est également d’avis qu’il faut « faciliter » le passage des lynx aux frontières pour repeupler les Vosges. « Le col de Saverne est encore un gros point noir pour les lynx. Il faut construire des éco-ponts, fluidifier les trajectoires notamment avec le Jura suisse », conclut-il.
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