Mauvaise passe pour l’Hermione rongée par un champignon

Par Léonard Plantain
17 juillet 2022 07:57 Mis à jour: 17 juillet 2022 07:57

C’est un nouveau coup dur pour l’Hermione. Alors que le navire était déjà rongé par un champignon sur sa coque, celui-ci a désormais été repéré à l’avant du navire, prolongeant l’immobilisation du bateau pour plusieurs mois.

Alors que des travaux en cours sur l’Hermione devaient s’achever fin 2022, ces derniers vont considérablement se rallonger. En effet, le champignon de type donkioporia expansa qui rongeait déjà ses bois sur la coque, côté arrière-bâbord, a finalement aussi été localisé à l’avant du navire, a rapporté Le Parisien. Les travaux prendront donc « plusieurs mois de plus », a estimé Marc de Briançon, vice-amiral et président de l’association Hermione-La Fayette.

Selon lui : « C’est réparable. Techniquement, c’est certain. Nous nous entourons des meilleurs experts », a-t-il affirmé. En attendant, « le voyage en Europe du nord est ainsi reporté en 2024. Nous nous donnons du temps pour réaliser un check-up complet », a précisé Marc de Briançon.

À noter qu’avec ces travaux supplémentaires, l’enveloppe initiale de 3,5 millions d’euros n’est désormais plus suffisante pour tout couvrir. Marc de Briançon a donc lancé un appel aux mécènes et aux sponsors.

De son côté, Guy Ribadeau-Dumas, l’architecte naval et maître d’œuvre sur l’Hermione de 2003 à 2007, se veut beaucoup plus pessimiste : « Le bateau n’est pas réparable, même en dépensant une fortune. Des choses peuvent être sauvées, mais pas la coque », a-t-il déclaré, en ajoutant que selon lui, pour que ce problème survienne, c’est que les bois utilisés pendant la construction n’étaient pas assez secs ni traités et auraient ainsi favorisé les infiltrations d’eau douce et le développement du champignon.

En retour, Marc de Briançon a réitéré ses propos : « Je ne suis pas inquiet, nous allons réparer ce bateau dans les règles de l’art et nous nous engageons dans la durée ».

Un avis rejoint par Jean-Philippe Houot, l’actuel maître d’œuvre sur le chantier de réparation de l’Hermione (de 2007 à aujourd’hui). En effet, selon lui, il est tout à fait possible de réparer et de ne remplacer qu’une partie des membrures touchées. Bien que cela reste « plus difficile de réparer que de faire une construction neuve », a-t-il indiqué sur Voiles et Voiliers.

Pour ce faire, « les réparations comporteront l’emploi de lamellé-collé. Un matériau déjà sec, techniquement pérenne et qui nous permet d’avancer à bonne vitesse », a précisé Jean-Philippe Houot. Un traitement chimique sera ensuite appliqué, « pour stopper la progression du champignon, avant de refermer la boîte en reposant le bordé », a-t-il conclu.

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