Le Premier ministre François Bayrou a estimé lundi que le nombre de morts après le passage du cyclone Chido à Mayotte se chiffrerait en « dizaines » et non « milliers » et serait très inférieur aux « chiffres alarmistes » avancés.
« Je pense que ça se compte en dizaines et pas en milliers », a-t-il dit sur BFMTV. « Je crois que les chiffres alarmistes et parfois terrifiants qui ont été avancés ne seront pas vérifiés dans la réalité », a-t-il ajouté, confirmant à ce stade un bilan provisoire de 35 morts.
Le préfet de ce département français d’outre-mer avait estimé le 15 décembre que le cyclone avait fait « certainement plusieurs centaines » de morts à Mayotte, « peut-être » même « quelques milliers. Depuis, sur l’archipel qui panse ses plaies, les rumeurs circulent au sujet de potentielles fosses communes dans des zones reculées encore inaccessibles aux secours.
Cette déclaration vient contredire le témoignage de la députée de Mayotte Estelle Youssouffa, qui s’adressait à Emmanuel Macron, en évoquant « des charniers à ciel ouvert ». La population de Mayotte compterait officiellement « un peu plus de 300.000 » habitants, explique la députée Liot au président qui avait fait le déplacement, jeudi.
Des « charniers à ciel ouvert »
Des chiffres bien en-deçà de la réalité, si l’on prend en compte le nombre de personnes en situation irrégulière et qui échappe au recensement de la population. Il y aurait « a minima un demi-million » de résidents, « dont la plupart issus de l’immigration clandestine qui sont maintenant ensevelis sous les décombres, sous les tôles dans les bidonvilles qui ont été rasés » par la passage du cyclone Chido, poursuit-elle.
« Le sénateur Saïd Omar Oili a dit que les corps étaient en putréfaction, qu’on sentait des odeurs monter à la vigie ». Devant la stupeur du président, Mme Yousouffa précise : « on est face à des charniers » car « il n’y a pas de sauveteurs. Les corps sont ensevelis, ce sont des charniers à ciel ouvert ».
#Chido Emmanuel Macron à Mayotte, interpellé par la députée, Estelle Youssouffa pic.twitter.com/F7bSVci2i1
— Réunion la 1ère (@reunionla1ere) December 19, 2024
Les inquiétudes sur le bilan réel sont liées à deux facteurs : l’habitat précaire dans lequel vivait une grande partie des victimes potentielles, ainsi que la tradition musulmane d’enterrer les défunts dans les 24 heures, alors qu’une part importante des habitants des bidonvilles est originaire des Comores voisines.
En visite à Mayotte jeudi, le président Emmanuel Macron avait également estimé que le nombre de victimes était « vraisemblablement » très supérieur aux premiers bilans établis.
Les autorités ont diligenté une mission de recherche des disparus, confiée à des gendarmes.
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