La situation du système de soins est « très dégradée » à Mayotte, où le seul hôpital a été « très endommagé » et les centres médicaux sont « inopérants », a déclaré lundi la ministre de la Santé démissionnaire, Geneviève Darrieussecq.
« L’hôpital a subi des dégâts des eaux importants, ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité donc des parties essentielles », a souligné sur France 2 la ministre. Elle a ajouté que l’hôpital « continue de tourner de façon dégradée ».
Ces dernières heures, « les choses ont été nettoyées, l’eau a été évacuée et progressivement on va regagner un peu » d’espace pour accueillir les personnes, a-t-elle également déclaré sur BFMTV.
Le centre hospitalier de #Mayotte, situé à Mamoudzou en Grande-Terre, est partiellement détruit par le cyclone #Chido.
La situation y est « très dégradée », indique la ministre démissionnaire de la Santé Geneviève Darrieussecq ⤵️ pic.twitter.com/lkd1EM4Kvh
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) December 16, 2024
Objectif à tenir : prendre en charge « l’afflux de nouveaux patients ». Pour cela, « nous avons besoin de renforcer cet hôpital » par des moyens humains et matériels, a expliqué Geneviève Darrieussecq.
Une centaine de soignants de la réserve sanitaire partiront donc « très rapidement » pour venir y travailler et des « envois massifs de matériel » vont être réalisés. En outre, un « hôpital de campagne » sera également déployé.
Jusqu’à présent, la « première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer » vers La Réunion, a détaillé Geneviève Darrieussecq. De premières évacuations ont déjà eu lieu et se poursuivent. Vingt-trois soignants exerçant à La Réunion ont eux rejoint Mayotte.
« Insalubre »
Au sein de la maternité de Mamoudzou, « toute l’aile des grossesses à haut risque et du service de chirurgie gynécologique est devenu insalubre. Les faux plafonds sont tombés, les vitres sont soufflées, il y a de l’eau partout », a décrit à l’AFP la présidente du conseil départemental de l’ordre des sages-femmes de Mayotte, Cloé Mandard, en lien avec les équipes de l’hôpital.
Le bâtiment dédié aux consultations est également « inutilisable : plus de matériel d’échographie, plus d’ordinateurs, plus de tables d’examen… Ca va être très problématique, parce que la grossesse, malheureusement, ne se met pas en pause en cas de catastrophe », a-t-elle poursuivi. Les accouchements continuent mais « dans des conditions plus que dégradées », alors que la maternité gère habituellement « entre 20 et 30 accouchements par jour ».
En ville aussi, « impossible » de dresser un bilan auprès des sage-femmes libérales ou des services de protection maternelle et infantile, en raison de la coupure des réseaux téléphonique et routier. Cloé Mandard craint l’afflux, une fois que les routes seront rouvertes, d’une « vague de femmes enceintes et blessées, ou qui auront accouché seules » dans de mauvaises conditions sanitaires, et avec de forts risques de complications.
Une « veille sanitaire forte »
Une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l’océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l’eau et la nourriture manquent.
Les autorités redoutent « plusieurs centaines » de morts. Elles devront aussi mettre en place une « veille sanitaire forte » pour détecter d’éventuelles « maladies contagieuses émergentes venant de la consommation d’eau polluée ou d’aliments avariés », même si une épidémie n’est aujourd’hui « pas à l’ordre du jour », a déclaré Geneviève Darrieussecq.
L’île a été frappée entre mars et mi-juillet par une épidémie de choléra qui a fait au moins cinq morts, une maladie qui se transmet par ingestion d’eau ou aliments contaminés.
Avant même le passage du cyclone, Mayotte souffrait de graves problèmes d’accès à l’eau potable. Selon l’Insee, 29 % des ménages ne disposaient pas de l’eau courante en 2017.
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