Permettez-moi de partager avec vous les deux connaissances les plus importantes sur la Chine que j’ai acquises au fil des décennies.
1) J’ai eu la chance d’avoir un professeur et ami, décédé depuis longtemps, qui m’a enseigné de précieuses leçons de vie. Il était l’une des personnes les plus brillantes que j’aie jamais connues, ayant des connaissances pratiques et théoriques – il a bâti sa propre maison familiale et a enseigné la physique et trois langues modernes au niveau collégial. Jean, fils de parents missionnaires, avait été élevé en Chine bien avant la Seconde Guerre mondiale et la montée au pouvoir de Mao Zedong.
Lorsque cet homme a pris sa retraite au milieu des années 1980, je lui ai suggéré d’écrire des articles sur la Chine pour le journal dans lequel je travaillais à l’époque. Il a refusé humblement, me disant qu’il ne comprenait pas suffisamment les Chinois pour écrire à leur sujet, puisqu’il n’avait vécu « que 18 ans » en Chine. Ces paroles provenant d’un homme si brillant m’ont beaucoup marqué. C’était une leçon d’humilité qui m’a permis en même temps de voir toute la difficulté de comprendre vraiment la Chine et les Chinois.
2) En 1980-1981, alors que j’obtenais ma maîtrise ès arts en économie, mon propriétaire, Paul, était un missionnaire presbytérien à la retraite. Il avait vécu 35 ans en Asie de l’Est, dont 30 ans en Chine où il a passé quelques années dans une prison communiste. Lui et ses compagnons de cellule ont été torturés et soumis à différentes formes de mauvais traitement.
Ceux qui sont d’un certain âge se rappelleront peut-être qu’en 1980, l’un des phénomènes majeurs dans le monde était la croissance économique rapide et apparemment imparable du Japon. Un soir, nous avions une conversation sérieuse avec Paul sur la direction que prenait ce monde. Il m’a surpris en déclarant avec assurance : « Ce n’est pas du Japon que l’Occident doit s’inquiéter, mais c’est de la Chine. » Cette affirmation ne semble peut-être pas très perspicace aujourd’hui, mais il ne faut pas oublier qu’en 1980, le PIB par habitant de la République populaire de Chine n’était que de quelques centaines d’euros par an.
Paul m’a expliqué que les Chinois étaient des gens extrêmement pratiques – bien plus pratiques que les Japonais ; que les Chinois abandonneraient l’idéologie peu pratique et non viable du marxisme classique ; et qu’ils adopteraient inévitablement des politiques économiques qui entraîneraient d’énormes progrès économiques. Telle était la prédiction de l’ancien missionnaire.
La menace chinoise
Au cours des années 1980, sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine a changé sa politique et est devenue une grande économie qui jouissait de la croissance la plus rapide au monde. Elle est également devenue un acteur agressif sur la scène géopolitique mondiale. Vers la fin des années 1990 (si ce n’est plus tôt), certains dirigeants occidentaux ont commencé à considérer la Chine comme une menace et un ennemi potentiel. En réponse à l’émergence de la Chine, un comité du Congrès américain a publié en 1999 le Rapport Cox – un rapport qui dévoilait certaines tactiques agressives du régime chinois.
Dans l’avant-propos de ce rapport, Caspar Weinberger, l’ancien secrétaire à la Défense américain, mettait en garde : « La longue marche de la Chine communiste contre les États-Unis est aussi tenace que diversifiée – des contributions aux campagnes électorales utilisées pour acheter de l’influence à la Maison-Blanche, à l’achat d’une participation dans des sociétés américaines et l’espionnage de haute technologie » ainsi que « le vol ou l’acquisition de notre technologie, l’opposition et le blocage de nos démarches en matière de politique étrangère et les tentatives d’affaiblir le rôle joué par l’Amérique en Asie et dans la région pacifique. »
Le Rapport Cox a maintenant 20 ans. Qu’est-ce qui a changé au cours des deux dernières décennies ? Rien quant à la direction générale et au sens de la politique de la Chine. Plutôt que de diminuer ou de s’apaiser, la menace chinoise s’est accrue.
Prenons en considération les faits suivants :
L’espionnage industriel par différents types d’actions et d’agents chinois est endémique. Epoch Times a publié un rapport spécial bien inquiétant sur le rôle de Huawei dans la mise en œuvre des sinistres plans du régime communiste chinois.
Un de mes amis, qui dirige une petite société d’ingénierie en Pennsylvanie, m’a confié qu’un client chinois avait acheté un seul exemplaire de son produit spécialisé, l’avait remanié et, depuis, vendait des copies piratées sans payer un centime de redevance.
La marine américaine se décrit elle-même, ainsi que ses partenaires du secteur privé, comme étant « sous cyber-siège » des pirates informatiques chinois et que ce piratage « semble constituer une préparation au conflit entre de grandes puissances ».
Dans le domaine diplomatique, tout récemment, on a rapporté deux actions du régime chinois. Premièrement, la Chine a empêché le Conseil de sécurité des Nations Unies de désigner comme terroriste Masood Azhar, fondateur du groupe terroriste qui a revendiqué l’embuscade en tuant, en février dernier, au moins 40 soldats indiens au Cachemire.
Les sanctions de l’ONU soumettraient Azhar à une interdiction de voyager et limiteraient sa capacité à déplacer de l’argent pour commettre d’autres ravages. Au lieu d’appuyer cette demande d’aider à protéger des vies innocentes, la Chine a adopté une politique favorable à Azhar et au gouvernement pakistanais qui permet à Azhar et à sa bande de terroristes d’utiliser le Pakistan comme base d’opérations.
Un autre exemple est la froideur impitoyable avec laquelle la Chine a torpillé le mois dernier la résolution de l’ONU dénonçant l’élection présidentielle frauduleuse de 2018 au Venezuela, et demandant à la fois de nouvelles élections et une aide humanitaire au peuple vénézuélien souffrant de graves pénuries. Complètement dépourvu de compassion humaine, le régime chinois s’est rangé du côté des brutes qui tyrannisent et dévastent des millions de leurs propres citoyens.
Malheureusement, le mépris de la Chine pour le bien-être d’autres peuples remonte à des décennies. Il suffit de poser la question aux Tibétains, aux Mongols et, aujourd’hui, aux musulmans ouïghours de la province du Xinjiang. Les Ouïghours sont traités comme du bétail. Le régime communiste chinois, qui ne respecte pas la loi, a enlevé un million, voire plus, d’Ouïghours de leurs foyers et les a placés dans des camps de programmes de « rééducation ». Aujourd’hui, le régime est en train de raser des quartiers ouïghours entiers dans le cadre de sa campagne visant à anéantir la culture de ce peuple.
Une nouvelle guerre froide a déjà commencé. Elle diffère de la guerre froide précédente par le fait que, pour imposer sa puissance, la Chine se trouve dans une position économique beaucoup plus forte que l’Union soviétique qui était assez faible économiquement. Avec son gigantesque programme de projets d’infrastructure « One Belt, One Road » (une ceinture, une route), souvent qualifié de « nouvelles routes de la soie » ainsi que son plan directeur « Made in China 2025 », le régime communiste chinois est déterminé à dominer le monde.
On ne peut qu’espérer – non seulement pour notre propre bien, mais pour le bien des peuples du monde entier – que les dirigeants démocrates et républicains aux États-Unis pourront mettre de côté leurs luttes pour élaborer, avec d’autres pays occidentaux, une stratégie forte, unifiée et à long terme pour contrer les ambitions agressives de la Chine.
Mark Hendrickson
Mark Hendrickson est professeur associé d’économie et de sociologie au Grove City College. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont The Big Picture : The Science, Politics, and Economics of Climate Change (Regard sur l’ensemble : la science, la politique, et l’économie du changement climatique).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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