Un journaliste de la télévision britannique BBC a déclaré mercredi avoir quitté la Chine après des « menaces » liées à sa couverture du traitement des musulmans ouïghours dans le Xinjiang, jugée « biaisée » par Pékin.
John Sudworth, qui réalisait régulièrement des reportages défiant les autorités, a déménagé à Taïwan.
« La pression et les menaces des autorités chinoises à la suite de mes informations ont été assez constantes. Mais elles se sont intensifiées ces derniers mois », a-t-il déclaré mercredi à BBC Radio 4.
« Au final, avec ma famille ici à Pékin, ainsi qu’avec la BBC, nous avons décidé qu’il était tout simplement trop risqué de continuer. »
Ce journaliste est la cible privilégiée des médias d’Etat chinois depuis des reportages sur le traitement des Ouïghours dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine).
Accusé par la Chine de rapporter des fausses nouvelles
La presse officielle accusait notamment John Sudworth de couverture « biaisée » et de « déformation des faits » en se faisant l’écho d’allégations de « viols » ou de « travail forcé » dans cette région.
« Le travail de John a révélé des vérités que les autorités chinoises ne voulaient pas que le monde connaisse », a de son côté réagi la BBC dans un communiqué.
Il avait été officiellement annoncé à la mi-mars que le journaliste était visé par une plainte en justice en raison de ses « fausse nouvelles ». Cette procédure aurait pu l’empêcher de quitter le territoire.
« Si John Sudworth juge ses reportages justes et objectifs, il aurait dû avoir le courage de faire face à cette action en justice », a réagi mercredi au cours d’un point presse régulier Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Harcèlement et intimidation
Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC), qui représente des journalistes installés dans ce pays, s’est déclaré dans un communiqué « inquiet » et « attristé » par le départ de John Sudworth.
« L’agression visant M. Sudworth et ses collègues de la BBC s’inscrit dans un contexte plus large de harcèlement et d’intimidation qui entrave le travail des correspondants étrangers en Chine. »
La couverture de sujets sensibles est compliquée pour les journalistes étrangers. Plusieurs ont été suivis, interpellés ou se sont vu délivrer en représailles des visas à la durée de validité raccourcie.
La Chine a expulsé en 2020 au moins 18 journalistes étrangers travaillant pour des quotidiens américains. Une mesure de rétorsion contre Washington, qui avait forcé plusieurs dizaines de correspondants chinois à quitter les Etats-Unis.
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