Dans son dernier acte de désespoir, Vladimir Poutine a de nouveau menacé d’armes nucléaires les États membres de l’OTAN – les États qui s’abritent principalement sous le parapluie nucléaire américain.
Le 16 juin, Poutine a remarqué que les pays de l’OTAN fournissaient à l’Ukraine des armes lourdes, telles que des chars allemands, britanniques et américains. Il a implicitement menacé l’OTAN en évoquant, dans ce contexte, le droit de la Russie à utiliser des armes nucléaires lorsque l’existence de l’État russe est menacée. Poutine a aussi dit que la Russie possède plus d’armes nucléaires que les pays de l’OTAN et qu’il y a un « grave danger » que l’OTAN fournisse des armes lourdes supplémentaires à l’Ukraine, comme des avions de chasse, et que les pays de l’Alliance atlantique soient ensuite entraînés dans un conflit direct avec la Russie.
Poutine est allé plus loin que de simples menaces, affirmant qu’il avait déjà rapproché ses armes nucléaires des frontières de pays de l’OTAN.
« Les premières ogives nucléaires ont été livrées à la Biélorussie, mais ce ne sont que les premières », a-t-il déclaré au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Poutine a proféré ses menaces à la veille de la réunion annuelle des États membres de l’OTAN qui se tiendra les 11 et 12 juillet en Lituanie, pays voisin de la Russie.
Le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, vassal fidèle de Poutine, a déclaré que les nouvelles armes nucléaires installées par Moscou sur son territoire étaient trois fois plus puissantes que les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que l’Amérique et ses alliés européens ont fait preuve d’une retenue en transférant des armes nucléaires hors d’Europe après la fin de la guerre froide et en essayant de réduire les arsenaux nucléaires occidentaux, Moscou et Pékin ont pris la direction opposée.
Poutine a déclaré que l’utilisation d’armes nucléaires par la Russie était « possible en cas de menace pour notre intégrité territoriale, notre indépendance et notre souveraineté, ainsi que pour l’existence de l’État russe ».
Il a ajouté que les pays de l’OTAN savent que la Russie possède plus d’armes nucléaires qu’eux, « et qu’ils ne cessent de nous proposer d’entamer des négociations sur les réductions. Eh bien, vous savez quoi ? Ils peuvent aller se faire voir ».
Ce choix de langage et l’absence d’intention de calmer le jeu nucléaire témoignent d’une irresponsabilité remarquable en tenant compte des vies humaines mises en jeu.
Selon Arms Control Association, en janvier 2021, la Russie disposait de 6250 ogives nucléaires. Les États-Unis en possédaient plus de 5500, la Grande-Bretagne 220 et la France 290. Après la guerre froide, les États-Unis ont retiré d’Europe toutes leurs armes nucléaires, à l’exception de 100 unités.
Poutine a montré du doigt les projets de certains pays de l’OTAN d’envoyer en Ukraine une certaine quantité de leurs avions de combat de fabrication américaine. L’administration Biden, qui s’y opposait, a finalement donné son feu vert à cette demande. D’autres pays ont appelé à accélérer l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ce à quoi l’administration Biden s’oppose en démontrant une retenue américaine aussi dans ce domaine.
Les médias d’État russes ont donné suite aux menaces de Poutine en soulignant que les armes nucléaires devraient être utilisées directement contre les pays de l’OTAN.
Le fait que Poutine et ses médias d’État parlent librement des armes nucléaires banalise l’utilisation de cet armement des plus meurtriers et destructeurs. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la menace d’utilisation de ces armes par un dictateur contre une démocratie voisine, une telle politique de la corde raide s’apparente à du terrorisme nucléaire.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réagi aux menaces de Poutine en tentant de calmer le jeu. Il a affirmé que rien n’indiquait une utilisation imminente d’armes nucléaires par Moscou et qu’il n’était donc pas nécessaire que les États-Unis modifient leur position sur le plan nucléaire.
Steve Hall, l’ancien chef des opérations de la CIA en Russie, a expliqué à CNN que Poutine utilisait habilement ses armes nucléaires à des fins psychologiques et de propagande. Il « sait que nous nous inquiétons en Occident lorsqu’il commence (…) à sortir son sabre nucléaire ».
Poutine veut désespérément que l’OTAN ne poursuive pas son expansion en rejetant, par exemple, l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie. C’est vrai que ses menaces nucléaires et l’invasion par la Russie de ces deux pays rendent leur admission plus difficile, car l’OTAN requiert l’absence de différends territoriaux de la part du candidat à l’adhésion.
Cependant, Poutine se tire une balle dans le pied. Son agression incite également l’Ukraine, la Géorgie et de nombreux autres pays, y compris en Asie, à rejoindre l’OTAN – une alliance qui prévoit une riposte collective à l’agression contre l’un de ses membres.
« Poutine est lui-même la raison pour laquelle l’OTAN va relever son objectif en matière de dépenses militaires ; pourquoi elle sera renforcée grâce à son nouveau membre, la Finlande ; pourquoi elle va accueillir la Suède en tant que son 32e membre ; et pourquoi elle va discuter de l’opportunité et de la manière d’accueillir l’Ukraine dans son giron », a écrit Andreas Kluth dans Bloomberg.
M. Kluth a souligné que l’installation des armes nucléaires russes en Biélorussie, si près des frontières des pays de l’OTAN, est une forme de « terrorisme psychologique ».
« Dans les années 1980, l’OTAN a stationné des missiles américains en Allemagne de l’Ouest, non pas pour provoquer une escalade, mais pour amener Moscou à cesser de le faire », a-t-il écrit. « Si Poutine place aujourd’hui des armes nucléaires en Biélorussie, l’Amérique devrait déplacer certaines de ses ogives vers les pays à l’est de l’OTAN qui se sentent les plus menacés, c’est-à-dire la Pologne et les États baltes. »
Les menaces nucléaires de Poutine contre l’Occident ne sont pas les seules manifestations d’intentions et d’actes violents commis récemment par la Russie.
De nouvelles informations au sujet des soldats russes qui castraient des soldats ukrainiens choquent l’opinion publique.
Dans les parties occupées de la Géorgie, une ancienne république soviétique située au sud de la Russie, les soldats russes étendent progressivement leur territoire en commençant par placer des marqueurs, puis en creusant des fossés dans les champs des agriculteurs géorgiens, en posant des panneaux, et enfin en tendant des fils barbelés et en construisant des clôtures ou des murs à travers des villes entières.
Ils suivent la tactique du « saucissonnage » utilisée avec succès par le Parti communiste chinois depuis les années 1930 : tout d’abord en Chine continentale, puis au Tibet, au Xinjiang et dans la mer de Chine méridionale.
Les actions de la Russie en Ukraine, en Géorgie et ailleurs sont des formes d’agression inadmissibles qui sont cachées sous un voile de propagande sur la soi-disant défense de Moscou face à l’expansion pacifique de l’OTAN. Poutine et ses adeptes doivent être tenus responsables de leurs actes en tant que terroristes et criminels de guerre. Toute autre mesure ne permet pas de leur imposer la responsabilité des actes criminels les plus odieux, ce qui les incite à commettre ces crimes à nouveau.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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