La vaccination contre la méningite, actuellement obligatoire chez les nourrissons seulement pour une famille de bactéries, va être élargie à partir de début 2025 face au rebond de ces infections graves, selon un nouveau calendrier vaccinal publié vendredi par les autorités sanitaires.
La vaccination des moins d’un an contre les méningocoques A, B, W et Y – de même toujours que C – sera obligatoire à partir de l’an prochain, et largement remboursée par l’assurance maladie, comme l’avait recommandé la Haute autorité de Santé.
Actuellement, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d’un an, celle contre B n’est que recommandée. Un seul vaccin, dit tétravalent, ciblera désormais A, C, W et Y. Donné séparément en trois doses successives (3, 5 et 12 mois), un autre ciblera toujours la souche B.
#SEV La semaine 🇪🇺 de la #vaccination permet de rappeler que le vaccin est la meilleure des protections.
Conformément à l’avis de la @HAS_sante, le nouveau calendrier vaccinal, publié ce jour, étend la vaccination contre la méningite à toutes les souches dès le 1er janvier 2025. pic.twitter.com/f6hsal4drQ
— Frédéric Valletoux (@fredvalletoux) April 26, 2024
Le fort rebond des méningites bactériennes, les bébés et les jeunes plus touchés
L’objectif est de contrer le fort rebond des méningites bactériennes causées par les méningocoques, généralement bien plus graves que les méningites virales, et la montée des familles de méningocoques Y et W.
En 2023, on a dénombré 560 cas d’infections invasives à méningocoque. On atteint un pic inédit sur les dix dernières années, selon l’alerte du 9 avril de Santé Publique France, qui recense une hausse exceptionnelle des cas de 72 % en un an. Les enfants de moins d’un an (56 cas, 8,2 cas par 100 000 habitants) et les 15-24 ans (101 cas, soit 1,2 cas par 100 000 habitants) sont les plus touchés.
Le vaccin ciblant les quatre souches de méningocoques, ACWY, est aussi recommandé chez les adolescents de 11 à 14 ans, et un rattrapage chez les 15-24 ans. Le calendrier, publié à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, réunit l’ensemble des recommandations vaccinales, générales et particulières (risques accrus de complications, d’exposition ou de transmission), applicables en fonction de l’âge.
Il comporte des nouveautés pour « mieux protéger » contre les infections à pneumocoque mais aussi contre la rougeole et le zona, selon un communiqué du ministère de la Santé et de Santé publique France.
Contre les pneumocoques chez les nourrissons et les adultes, un nouveau vaccin conjugué (15-valent Vaxneuvance®) a été intégré. « Lorsqu’il sera disponible et pris en charge » par l’assurance maladie, ce vaccin et un autre vaccin conjugué (13-valent Prevenar13®) pourront être utilisés indifféremment, notamment pour la vaccination obligatoire des nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.
La vaccination s’élargit
Chez l’adulte, un nouveau vaccin conjugué (20-valent Prevenar 20), avec une dose unique, permet de simplifier le schéma actuel. « Dès qu’il sera disponible et pris en charge », il pourra être utilisé de manière préférentielle.
Contre le zona, un nouveau vaccin (Shingrix), à privilégier chez les 65 ans et plus, est désormais intégré dans la stratégie nationale, et recommandé également chez les adultes immunodéprimés. Pour renforcer la protection contre la rougeole, en recrudescence, une dose additionnelle de vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) est recommandée chez les personnes nées après 1980 et ayant reçu une première vaccination avant l’âge d’un an.
Le niveau de vaccination des Français a progressé en 2023 mais « doit encore s’améliorer » contre certaines infections, notamment celles en recrudescence comme la rougeole, selon un bilan publié par Santé publique France lundi. Depuis 2022, un carnet de vaccination électronique, inclus dans « Mon espace santé », permet aux professionnels et aux usagers de renseigner les vaccinations effectuées et de connaître les prochaines prévues selon l’âge.
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