Meta (Facebook, Instagram) envisage de proposer des abonnements payants aux Européens pour utiliser Instagram et Facebook sans publicité et ainsi se conformer à la législation européenne sur les données personnelles et la publicité ciblée, d’après une source proche du dossier.
Selon une information d’abord révélée par le Wall Street Journal mardi, Meta travaille sur plusieurs formules. Les abonnés pourraient payer environ 10 euros par mois pour leur compte Instagram ou Facebook sur leur ordinateur, et 13 euros pour les applications mobiles sur smartphones. Chaque compte supplémentaire ajouterait environ 6 euros à la facture mensuelle. Les utilisateurs qui ne consentent pas à ce que le groupe américain récolte leurs données personnelles à des fins de ciblage publicitaire garderaient ainsi l’accès aux plateformes, moyennant finances.
Meta et Google ont bâti leur empire — et en bonne partie, la structure économique du web — sur ce modèle : le ciblage de milliards d’utilisateurs avec des publicités finement ciblées et personnalisées grâce aux données personnelles que les entreprises récoltent sur eux.
Se conformer aux nouvelles obligations européennes
Mais l’Union européenne (UE) lutte depuis des années contre le pistage des internautes sans leur consentement, d’abord avec le règlement européen sur la protection des données (RGPD) de 2016, puis avec le règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur cet été.
Les plateformes numériques concernées ont jusqu’au 6 mars 2024 pour se conformer à ces nouvelles obligations. Meta a exposé cette proposition aux régulateurs européens en septembre, d’après la même source confidentielle. Bruxelles n’a pas réagi officiellement. « Meta croit en la valeur des services gratuits financés par des publicités personnalisées », a indiqué un porte-parole du groupe à l’AFP. « Toutefois, nous continuons d’étudier les possibilités de nous conformer à l’évolution des exigences réglementaires. Nous n’avons rien d’autre à partager pour le moment », a-t-il ajouté.
Proposer des abonnements payants représenterait un changement radical d’approche pour l’entreprise qui avait promis que Facebook serait « toujours » gratuit. Mais ce modèle économique est désormais répandu, de X (anciennement Twitter) aux plateformes de streaming comme Netflix, qui sont moins chères ou gratuites avec de la publicité, et plus chères ou payantes sans publicité et avec des avantages supplémentaires.
En juillet dernier, la Cour de Justice de l’UE a rendu une décision confirmant que Meta n’avait pas le droit de partager des informations personnelles sur ses utilisateurs entre ses plateformes. Les utilisateurs « doivent être libres de refuser individuellement (…) de donner leur consentement à des traitements particuliers de données qui ne sont pas nécessaires à l’exécution du contrat, sans être obligés de s’abstenir totalement d’utiliser le service », avait décidé la Cour le 4 juillet. En conséquence, ces utilisateurs doivent « se voir proposer, le cas échéant moyennant une redevance appropriée, une option alternative équivalente ne s’accompagnant pas de tels traitements de données ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.