Vendredi 17 novembre, huit militaires de l’armée de l’air ont été condamnés par la chambre militaire du tribunal de Metz, compétent en la matière, à des peines allant de quatre à quatorze mois de prison avec sursis pour harcèlement moral et violences, a-t-on appris auprès de l’avocat de la victime.
Deux autres prévenus, dont un colonel qui était jugé pour « violation de consigne », une infraction au code de la justice militaire, ont été relaxés, a indiqué Me Frédéric Berna.
Les dix prévenus, jugés le 16 septembre dernier, étaient accusés de harcèlement moral et de violences commises lors de sessions de « bizutage », de 2015 à 2018, envers un jeune mécanicien qui travaillait sur les avions de chasse, et a depuis quitté l’armée. Tous étaient alors en poste sur la base 133 de Nancy-Ochey.
« Il est temps d’arrêter de couvrir ce type d’agissements »
« Ce qui est extrêmement important dans ce dossier est qu’un groupe de huit sous-officiers soit condamné pour le harcèlement d’un seul homme », a réagi Me Berna. « Il est temps d’arrêter de couvrir ce type d’agissements » au sein de l’institution militaire, a ajouté l’avocat.
Son client, âgé de 28 ans, se sent « entendu »: « On l’a tellement humilié et dissuadé de faire ces démarches » pénales qu’il « n’y croyait plus ». Il espère désormais que « cette décision permettra à l’armée de se réformer en profondeur ».
D’après Me Berna, il faisait partie « des meilleurs militaires de sa génération et il a été exclu de l’armée parce que son comportement dans la vie privée ne plaisait pas ».
Une autre enquête en cours
En février 2021, une enquête préliminaire avait été ouverte à Metz après le dépôt de plainte de cinq militaires, trois hommes et deux femmes, de cette même base aérienne, là aussi pour harcèlement moral. L’enquête est toujours en cours.
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