Metz : une subvention controversée de 490.000 euros pour la construction de la Grande mosquée

Par Vincent Solacroup
17 juillet 2024 12:24 Mis à jour: 17 juillet 2024 12:27

Le conseil municipal de Metz a voté lundi une subvention de 490.000 euros pour la construction de la Grande mosquée. Cette subvention a notamment été remise en cause par le Rassemblement national qui dénonce le portage du projet par une association prônant un Islam radical.

Les travaux, débutés en 2021 et essentiellement financés par les dons de fidèles, sont estimés à plus de 15 millions d’euros. La ville avait voté en 2013 la mise à disposition d’un terrain d’un peu plus d’un hectare, loué pour une somme symbolique mais le maire de l’époque, le socialiste Dominique Gros, s’était opposé à ce que la collectivité participe au financement de l’édifice.

Le projet est porté par l’Association de la Grande mosquée-Centre cultuel. L’édifice pourra accueillir jusqu’à 4000 fidèles lors des grands rassemblements et sera organisé autour de trois grands « pôles » : « cultuel », dédié à la prière et aux ablutions; « éducatif et culturel », avec 15 salles de classe destinées à la langue arabe et au Coran et un dernier dédié aux « services » (salle de sports, hammam…)

« L’objectif est d’accueillir des fidèles dès la fin de l’année 2025, date prévue pour la fin de la première tranche du chantier. La seconde » suivra si les « finances le permettent », indique la Grande Mosquée sur son site internet.

« Islam politique »

En Alsace-Moselle, la loi de 1905 sur la laïcité ne s’applique pas et le Concordat est toujours actif. Si l’islam ne fait pas partie des cultes officiellement « reconnus » par les autorités dans le cadre de ce Concordat, qui remonte au début du 19e siècle, cette religion peut néanmoins recevoir des fonds publics du fait de la non-application de la loi de 1905 sur la laïcité en Alsace-Moselle.

« Je tiens à garantir à chacun les même droits », a justifié le maire François Grosdidier (ex-LR). « C’est le sentiment de justice qui doit nous animer », a-t-il ajouté, expliquant que la communauté musulmane locale est à l’étroit dans les mosquées Amitié et Amim.

Le conseiller municipal RN Grégoire Laloux a lui fustigé le « demi-million » accordé à ce projet et dénoncé une « opération communautariste ». Il révèle son inquiétude et sa méfiance car l’association UACM (Union des Associations Cultuelles et Culturelles des Musulmans) qui porte le projet de la Grande Mosquée, relève du mouvement Milli Görus, qui a une vision radicale et politique de l’islam et « qui est une courroie de transmission de le Turquie d’Erdogan ».

L’UCAM comporte notamment dans ses rangs la CIMG, branche française du Millî Görüş, que Gérald Darmanin avait qualifié d’« ennemis de la République », à l’occasion de la construction d’une mosquée à Strasbourg. En 2021, la mairie écologiste de Strasbourg s’était retrouvée au centre d’une vive polémique après avoir validé une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction d’une mosquée, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, accusant la maire Jeanne Barseghian de contribuer à un projet porté par une fédération d’origine turque, Milli Görus, défendant selon lui « un islam politique ». « Nous pourrons dissoudre ou suspendre ces associations. L’objectif est que les ennemis de la République ne puissent plus continuer à vivre en France », a affirmé Gérald Darmanin au micro d’Europe 1.

L’association des familles laïques de Moselle a de son côté saisi la justice en référé pour s’assurer que l’association qui porte le projet de mosquée « a bien rempli les obligations des articles (…) du code civil local qui découlent de la loi dite sur le séparatisme », indique-t-elle dans un communiqué.

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