La préfecture de la Meurthe-et-Moselle va autoriser dans les prochaines semaines un tir de prélèvement pour abattre un loup à l’origine d’une multitude d’attaques de troupeaux, notamment dans le sud du département, a-t-elle annoncé jeudi.
« Nous attendons un arrêté ministériel qui, entre autres mesures, permettrait de tuer un loup quand, sur une zone déterminée, il provoque un nombre de dégâts excessifs », a annoncé le préfet, Eric Freysselinard, lors d’un point de presse.
Ce canidé, « solitaire et atypique », aurait commis 39 attaques en 2017, 63 en 2018 et 50 depuis le début de l’année malgré les mesures de protection, dans une zone comprenant le sud de la Meurthe-et-Moselle, le nord des Vosges et la Meuse.
Selon lui, « ce loup met en danger le pastoralisme » et la biodiversité dans ce secteur en décourageant par sa prédation les éleveurs qui peuvent être tentés de s’orienter vers la culture de céréales.
Environ 80 photos et des analyses génétiques ont confirmé qu’il s’agissait d’un seul individu.
Ses attaques auraient coûté près de 2,5 millions d’euros aux trois départements en indemnisations et subventions de mesures de protection.
Un arrêté préfectoral des trois départements, pris à la suite de l’arrêté ministériel, permettra à la brigade loups de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), des chasseurs et des éleveurs, munis d’un permis de chasse, de réaliser « un tir de prélèvement ».
Huit élevages bénéficient déjà d’un arrêté de tirs de défense dans le département, les autorisant à faire feu en cas d’attaque.
« Ce loup, qui provoque des dégâts tout à fait excessifs, peut être tué sans mettre en cause l’espèce et je crois même que le tuer serait sage, car il est en train de mobiliser toute une population contre lui et il dessert la cause du loup », a souligné M. Freysselinard, rappelant que la France comptait plus de 500 loups sur son territoire.
Sur 53 loups pouvant être tués en 2019, 38 l’ont été. En 2020, ce chiffre augmentera à une centaine de loups.
Dans un communiqué, des associations de défense de l’environnement lorraines rappellent que « le loup est une espèce protégée par la Convention de Berne (1979) et par la directive européenne relative à la conservation des habitats naturels (1992) (…), deux textes (qui) interdisent toute mise à mort intentionnelle du loup ».
D. S avec AFP
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