ENTRETIEN – La semaine dernière à Montpellier, Samara, une jeune fille de 14 ans a été violemment agressée par une vingtaine d’individus à la sortie de son collège. Elle a terminé dans le coma. Quelques jours après, un autre adolescent était tabassé à mort près de son établissement scolaire à Viry-Châtillon dans l’Essonne. Pour le directeur de la rédaction du magazine L’Incorrect, Arthur de Watrigant, il y a derrière ces faits un phénomène de société : l’ultraviolence. Le journaliste analyse l’assassinat du jeune Shemseddine à Viry-Châtillon comme la conséquence de l’effondrement de l’autorité de l’État et du laxisme judiciaire qui dure depuis 30 ans, de la société multiculturelle et de l’arrivée sur notre sol d’un nouveau système familial clanique qui a remplacé le système familial occidental. Il revient également sur la découverte de résine de cannabis, d’or et de cocaïne au domicile de la maire d’Avallon dans l’Yonne.
Epoch Times – Comment réagissez-vous à ces faits d’une extrême violence ? Emmanuel Macron a parlé d’une « violence désinhibée chez les plus jeunes »…
Arthur de Watrigant – Il a raison de parler de violence désinhibée. Mais ce sont encore des mots et on attend des solutions concrètes. Je ne sais pas si on peut mélanger toutes les affaires parce qu’il y a encore beaucoup de zones d’ombres autour de l’agression de Samara. Il manque un certain nombre d’informations. Le seul témoignage qu’on a est celui de sa mère, qui ensuite s’est un peu rétractée – et ceux des camarades de classe sont assez flous et contradictoires. Il y a tellement d’affaires de ce genre aujourd’hui que l’on peut parler d’un phénomène de société.
Sur l’ultraviolence en général et sur ce qui est arrivé à Viry-Châtillon, je pense qu’il y a trois points d’explication. On parle souvent d’effondrement de l’autorité de l’État et de laxisme judiciaire. Mais ces deux points ne datent pas d’hier. Ça fait 30 ans qu’on les subit. Le problème étant que déjà à l’époque, les délinquants n’étaient pas sévèrement sanctionnés et aujourd’hui, ils sont parents. Pourquoi voulez-vous qu’ils changent et qu’ils ne transmettent pas cette violence, le refus de l’autorité et cette haine de la France à leurs enfants ?
Ensuite, les références utilisées à Viry-Châtillon, notamment le « code d’honneur », le « clan », etc. sont le résultat d’une société multiculturelle qui, au nom de l’inclusion et de la haine de soi, a accueilli et continue d’accueillir de nouveaux immigrés. Et comme on leur ouvre nos portes en s’auto-flagellant, on leur offre la possibilité de s’installer, mais surtout d’imposer leurs mœurs. Et qui dit société multiculturelle dit société multiconflictuelle.
Il y a également un sujet familial qui est peu traité. Le système familial occidental issu du christianisme consiste à éduquer les enfants à sortir de la famille pour qu’ils soient capables de devenir à leur tour parents. Il est remplacé par un nouveau système familial importé d’Orient, qui est un système clanique complètement différent du nôtre. Le système clanique ne prépare pas l’enfant à sortir dans la société et à créer sa propre famille nucléaire mais à le préparer à perpétuer l’existence du clan. C’est la raison pour laquelle dans ce type de famille, vous avez beaucoup d’individus de 30 ou 40 ans qui vivent encore chez leurs parents. Par conséquent, vous ne créez pas le développement de l’existence propre de la personne parce que la personne doit être absorbée dans le clan. C’est-à-dire que les règles du clan priment sur la loi extérieure.
Donc, dans l’affaire du jeune Shemseddine, quand on entend parler de code d’honneur, etc. il s’agit de punir le tentateur qui s’est affranchi des règles.
Peut-on parler d’une défaite de la justice et de l’Éducation nationale ?
C’est effectivement une défaite pour la justice et, ce, depuis bien longtemps. Même chose pour l’Éducation nationale. Ici, on parle de faits de guerre anthropologique et de civilisation. La civilisation, elle se crée par le haut et par le bas, c’est-à-dire avec la famille, l’école et la politique. C’est ce qui véhicule les valeurs communes.
Aujourd’hui, aussi bien en haut qu’en bas, il n’y a plus rien. Nous avons fait venir en masse des familles qui arrivent avec leur propre culture. L’école a tourné le dos à nos valeurs communes et à une histoire qui peuvent lier les uns avec les autres. Au niveau politique, on a légitimé l’idéologie victimaire et racialiste.
Les réseaux sociaux sont très souvent pointés du doigt pour expliquer cette violence. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet a évoqué l’idée de la « pause numérique complète », c’est-à-dire que les collégiens devront déposer leur téléphone portable dès leur arrivée dans l’établissement.
C’est une diversion parce qu’à Viry-Châtillon, les réseaux sociaux ne sont pas en cause. Je crois que les réseaux sociaux accélèrent les règlements de compte, les risques de propager des fake news et des accusations mais ils ne sont pas la cause de cette ultraviolence et de l’ensauvagement de la société. Ils ont cependant un impact sur le harcèlement scolaire. Mais le harcèlement de date pas d’hier. On sait malheureusement que dans la cour de récréation, la théorie du bouc émissaire est souvent appliquée.
Avant l’arrivée d’internet, des smartphones et des réseaux sociaux, le harcèlement s’arrêtait à la sortie de l’école. Aujourd’hui, il est permanent. À aucun moment, on vous laisse respirer. Il faut également rappeler que les parents ont une responsabilité puisqu’ils achètent des smartphones à leurs enfants alors qu’ils sont encore trop jeunes pour en avoir.
Ce week-end, dans le cadre d’une opération « Place nette », 70 kg de résine de cannabis, 20 lingots d’or, presque un kilo de cocaïne et 7.000 euros en liquide ont été découverts au domicile de la maire Divers gauche d’Avallon (Yonne) Jamilah Habsaoui. Sept personnes ont été placées en garde à vue, dont l’élue et deux de ses frères. Comment analysez-vous cette actualité ? S’inscrit-elle dans un nouveau phénomène criminel et politique ? On a appris il y a quelques mois que l’ex-maire PS de Canteleu (Seine-Maritime) Mélanie Boulanger était soupçonnée d’être impliquée dans un vaste trafic de drogues ?
L’opération « Place nette » est régulièrement critiquée. Certains disent que c’est de la communication, mais cette affaire prouve son efficacité. Elle présente également un avantage juridique. Pour les perquisitions ou les fouilles, les forces de l’ordre n’ont pas besoin de mandat. C’est pourquoi ils ont pu trouver la résine de cannabis, l’or etc.
Je pense qu’une hausse de ce type d’affaires est hautement probable parce que le trafic de drogues fonctionne comme un système mafieux. Vous prenez le pouvoir sur le terrain et puis vous gravissez les échelons pour arriver en haut, c’est-à-dire le pouvoir politique et judiciaire. Tout ceci passe par de la corruption.
Est-ce que la maire d’une ville de 7 000 habitants a été corrompue ? Je n’en sais rien. Mais il n’est pas exclu que son frère, qui sort de prison pour trafic ait caché la drogue, les lingots etc. sans qu’elle ne le sache. Ce qui est certain, c’est qu’on voit le trafic se développer à très grande vitesse.
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