Samedi soir, 80 manifestants d’ultra-droite encagoulés et habillés de noir dans les rues de Romans-sur-Isère, ville d’origine des présumés agresseurs du jeune Thomas à Crépol. Éric Ciotti et Jean-Luc Mélenchon se sont opposés sur cet événement.
Invité de BFM TV ce dimanche, Éric Ciotti n’a pas souhaité condamner cette manifestation et ainsi « inverser les problématiques », a-t-il souligné.
« Ce qui me choque, c’est l’assassinat de Thomas »
Le patron des Républicains a argumenté ce refus de commenter, expliquant que ce sont des « faits que je ne connais pas, dont la justice est saisie. Je ne sais pas qui a manifesté (…) Pour l’instant, il n’y a pas de mise en examen ».
« Moi, ce qui me choque, c’est l’assassinat de Thomas », a-t-il martelé, déplorant une « dérive médiatique qui voudrait accorder à des faits qui sont en réaction à Crépol une importance plus importante ».
Ce refus de commenter ce défilé a aussitôt entraîné l’ire de Jean-Luc Mélenchon. Le chef de file des Insoumis a alors tweeté sur X : « Cette ambiguïté avec le racisme encourage les pires débordements de violence. Ce refus est une apologie pour les bandes armées racistes. On voit de mieux en mieux où est le problème dans notre République. »
« Vous combattez la France éternelle »
S’est ensuivie une passe d’armes par réseaux sociaux interposés entre les deux leaders, Éric Ciotti qualifiant Jean-Luc Mélenchon de « danger pour la République ».
« Depuis des années, vous combattez la France éternelle. Ma France c’est celle de Thomas », a fustigé Éric Ciotti. « Vous préférez ses bourreaux mais vous me trouverez toujours sur votre chemin ! » a prévenu le président des LR.
Jean-Luc Mélenchon s’est alors dit « déçu » des « délires ségrégationnistes » d’Éric Ciotti. « Je vous ai toujours écouté avec attention et j’ai apprécié votre capacité à assumer vos convictions. La démocratie vit par la différences de nos propositions. Mais vient toujours le moment où la singularité républicaine de la France nous fait devoir », a-t-il rétorqué.
24 interpellations
Suite à cette manifestation qui avait rassemblé des militants de la droite nationaliste venant de toute la France, on a dénombré 24 interpellations et 5 blessés chez les policiers. Parallèlement, l’un des militants « indique avoir été séquestré et molesté » samedi soir, a déclaré Laurent de Caigny, le procureur de Valence, en précisant avoir saisi la police judiciaire sur ces faits.
Le procureur a également lancé un appel « au calme et au respect de chacun ».
« Nul ne peut se faire justice en dehors de la loi », a-t-il précisé, appelant à laisser les enquêteurs travailler « vu l’extrême gravité des faits ».
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