Dans un quartier de Lille au mois d’octobre, Fabienne a été sauvagement assassinée. Ses proches ont récemment décidé de prendre la parole. Ils ont dénoncé un véritable « massacre » et ont déploré un fait qui « n’aurait jamais dû se produire ». L’assaillant, un mineur isolé de 17 ans qui a été arrêté peu de temps après les faits, s’est pendu dans sa cellule en prison. Ce n’est pas la première fois que ce type d’individus se livre à de tels actes. Pouvons-nous parler de continuum ?
Des « rituels de barbarie et de torture »
L’horreur absolue a frappé le quartier des Bois-Blancs de Lille le 18 octobre. Fabienne Broly-Verhaeghe, âgée de 68 ans, a été tuée par un mineur de 17 ans d’origine ivoirienne. Elle a été retrouvée morte dans un bain de sang par son mari. La retraitée a subi des actes ultra-violents. Selon nos informations, la victime a reçu un grand nombre de coups de couteau, notamment dans les parties génitales. Les proches de Fabienne, dont sa belle-sœur Christine, parle de « massacre ». « Mon frère l’a trouvée par terre, dans sa cuisine, nue, égorgée, les jambes écartées […] Elle s’est fait royalement massacrer », affirme-t-elle dans un entretien avec le président du parti Reconquête, Éric Zemmour, relayé sur X par le collectif French Lives Matter. Christine a également mentionné des « rituels de barbarie et de torture ». « Il lui avait coupé les mains, il l’a scalpée », a-t-elle poursuivi.
« Ce sont des atrocités », déclare à Epoch Times le secrétaire régional du syndicat Alliance Police nationale dans les Hauts-de-France Arnauld Boutelier. L’auteur des faits, un mineur isolé du nom de Mohamed Bamba avait été arrêté peu de temps après l’assassinat et mis en examen le vendredi 20 octobre. À la suite de sa mise en examen, le jeune homme avait été placé en détention au centre de Longuenesse. Il s’est suicidé dans sa cellule au mois de novembre. Pour l’ancien commandant de police, Jean-Pierre Colombies, que nous avons contacté, les pays dont sont issus les mineurs isolés ont une part de responsabilité dans ce phénomène d’ultra-violence. « Ces pays nous envoient des individus dont eux-mêmes ne veulent pas. Et nous les accueillons à bras ouverts en invoquant la tradition d’accueil », s’agace-t-il.
« Ça n’aurait jamais dû se produire » : les proches révoltés
Les proches de la victime se sont sentis abandonnés par le monde politique et la presse après le meurtre de Fabienne Broly-Verhaeghe. « Martine Aubry n’a pas eu un seul mot pour nous », confiait sa belle-sœur, Christine au Figaro.
Ce jeudi, elle déplorait auprès de nos confrères de Cnews « qu’il n’y ait rien eu » dans les médias, mais « juste un petit article dans La Voix du Nord ». « Il y a des choses terribles dont on parle peu », a-t-elle constaté. La sœur du mari de la retraitée tuée a par ailleurs dénoncé une situation qui « n’aurait jamais dû se produire ». « Ce jeune garçon n’aurait jamais dû monter jusqu’à Lille. Il était déjà vu comme très dangereux à Nice », a-t-elle expliqué.
Un continuum d’actes violents de la part de mineurs isolés ?
Depuis plusieurs années en France, il semblerait qu’il y ait une augmentation de faits de violence commis par des mineurs isolés. En 2021, un rapport parlementaire s’inquiétait déjà « des faits de délinquance variés qui tendent à se multiplier et à s’aggraver » concernant ces jeunes individus. La même année, la Direction centrale de la Sécurité Publique (DCSP) pointait du doigt des mineurs non-accompagnés qui commettent des vols avec violence « particulièrement belliqueux » et qui « recourent aisément à la violence lors de leurs méfaits, sans aucune considération de la faiblesse des victimes ». Plus récemment, en octobre 2022, un mineur isolé avait été condamné à 18 mois de prison ferme après avoir agressé sexuellement une fillette à Roanne. Un mois plus tard, un autre avait été mis en examen après avoir violenté et violé deux étudiantes à Lille. « Je ne suis pas persuadé qu’il y ait un continuum. Tous les mineurs isolés ne sont pas des agresseurs. Mais il est vrai qu’on trouve de plus en plus de mineurs délinquants », nous confie Arnauld Boutelier. Pour Jean-Pierre Colombies, le constat est un peu plus sévère. « Les mineurs isolés fournissent un contingent substantiel en matière de délinquance », estime-t-il, rappelant toutefois que « beaucoup se déclarent mineurs alors qu’ils ne le sont pas toujours ».
Le sujet est maintenant de savoir comment ces jeunes individus, souvent très fragiles sur le plan psychiatrique, peuvent être pris en charge et si les moyens mis en œuvre sont suffisants. « Au syndicat Alliance, nous avons quelques pistes de réflexions. Quand nous avons affaire à des mineurs isolés, il faut qu’ils soient systématiquement pris en charge par des centres spécialisés. Nous devons déterminer le degré de dangerosité de ces jeunes. Et cela ne peut qu’être diagnostiqué que par des médecins », estime Arnauld Boutelier, ajoutant qu’un « suivi médical très strict » est nécessaire.
« Si l’on se penche sur le cas spécifique de Mohamed Bamba, il faut rappeler qu’il s’est suicidé en prison et qu’il avait été auparavant deux fois hospitalisés à la suite d’agressions et deux fois libéré. Cela met en lumière une faiblesse de prise en charge », analyse de son côté l’ancien commandant de police.
Le parcours de l’assassin de la sexagénaire n’est pas sans faire écho au profil du terroriste Armand Rajabpour-Miyandoab, responsable de la mort d’un touriste allemand samedi dernier à Paris. Le premier, malgré deux hospitalisations dans des services psychiatriques, a été relâché deux fois dans la nature. Le deuxième, qui souffrait lui aussi depuis des années de troubles psychiatriques n’a pas été jugé comme étant dangereux par un médecin au mois d’avril.
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