Les obsèques de la jeune étudiante Philippine sont célébrées vendredi à 13 heures à la cathédrale de Versailles, une semaine après un meurtre qui suscite émotion et débat sur le parcours du suspect, condamné pour viol et en instance d’expulsion.
Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dit avoir pour la jeune femme « et sa famille une pensée émue ». « Toutes les leçons devront êtres tirées », a-t-il ajouté à l’occasion de la cérémonie de départ du directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux.
Le ministre avait appelé mercredi à une évolution de « l’arsenal juridique » après l’arrestation en Suisse du suspect du meurtre, un ressortissant marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Après l’interpellation de l’auteur présumé du meurtre de Philippine, je tiens à adresser mon soutien et mes pensées émues à la famille de cette jeune fille.
Ce crime est abominable et l’on ne peut qu’être révolté par cette vie volée, bouleversé devant la douleur de ses parents…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) September 25, 2024
Mercredi soir, une veillée de prière à l’église Saint-Pierre du Lac de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), fréquentée par Philippine et sa famille, a rassemblé une centaine de personnes dont ses parents, selon une source policière. Le corps de la jeune femme de 19 ans, étudiante à l’université de Paris-Dauphine, a été retrouvé enterré non loin de ce campus dans le bois de Boulogne, dans l’ouest parisien, lors d’une battue organisée samedi après-midi.
Une information judiciaire pour viol et homicide a été ouverte par le parquet de Paris. Le fait que le suspect, condamné pour viol, soit en instance d’expulsion a suscité de nombreuses réactions politiques.
Plusieurs responsables politiques, de droite comme de gauche, ont mis en cause « la chaîne pénale et administrative » dans cette affaire, jugeant que le suspect n’aurait pas dû être libéré avant l’obtention du laissez-passer permettant son expulsion vers le Maroc.
Condamné en 2021
Condamné en 2021 pour un viol commis en 2019, Taha O. avait été libéré, « en fin de peine », en juin, selon le parquet de Paris. À sa sortie de prison, l’homme de 22 ans avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz.
Son placement a été prolongé à trois reprises, avant qu’un juge des libertés et de la détention (JLD) ne valide sa sortie du CRA. Le JLD avait motivé sa décision par le fait que « l’intéressé n’a pas sollicité l’asile et ne s’est pas opposé à la mesure d’éloignement » de France. Le suspect n’avait pas non plus adopté de comportement constituant un « trouble à l’ordre public » lors de son séjour en CRA, susceptible d’autoriser une quatrième prolongation.
La mesure était assortie d’une obligation de pointer et d’une assignation à résidence dans un hôtel de l’Yonne, où Taha O. ne se rendra jamais. La veille du meurtre, le 19 septembre, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées parce qu’il ne respectait pas son obligation de pointer.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.