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Meurtre de Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

juillet 6, 2022 10:16, Last Updated: juillet 6, 2022 10:30
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La cour d’assises du Bas-Rhin a condamné mardi 5 juillet Jean-Marc Reiser à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour l’assassinat de l’étudiante âgée de 20 ans, Sophie Le Tan, en 2018.

Les jurés ont délibéré durant environ deux heures. Cette condamnation conforme aux réquisitions de l’avocat général, a reconnu le caractère prémédité de son geste et le condamne pour assassinat. À l’énoncé du verdict, Jean-Marc Reiser, âgé de 61 ans, faisant face à son 5e jury d’assises après déjà notamment une condamnation pour des viols il y a une vingtaine d’années, est resté stoïque, les mains dans le dos, regardant le sol.

Début 2021, il avait fini par avouer d’avoir tué et démembré la jeune étudiante, dont le squelette incomplet a été découvert en forêt, mais avait nié avoir prémédité son acte et lui avoir tendu un piège. Lui et ses trois avocats l’avaient alors martelé : c’est un « hasard regrettable » qui a mis l’étudiante Sophie Le Tan sur sa route.

« Je souhaite que vous puissiez juger sereinement, que ce soit un verdict équitable, juste, non pas une exécution sommaire », a demandé mardi matin l’assassin de l’étudiante, dans une dernière longue prise de parole avant que les jurés ne se retirent.

Un « état de fureur » incontrôlable

Le 7 septembre 2018, Sophie Le Tan venait visiter son appartement qu’il avait mis en location via un site internet, mais lui avait oublié ce rendez-vous après avoir passé la nuit à boire.

Selon sa version, c’est chez lui, après la visite, que les choses ont dégénéré : le rejet par la jeune femme de sa tentative de « bise » plonge M. Reiser dans un « état de fureur » incontrôlable. Il la roue de coups, elle chute lourdement et reste inanimée. Prostré selon lui durant plusieurs heures, il prend alors la décision de découper le corps et de le dissimuler dans la forêt.

« Il s’organise pour attirer sa proie dans sa toile »

Un scénario de la « rencontre fortuite » et du « pétage de câble » rejeté par l’accusation et les parties civiles : « C’est bien dans un piège qu’elle est tombée », a conclu l’avocat général Laurent Guy, balayant la thèse, portée par la défense, d’un geste impulsif que M. Reiser aurait ensuite tenté de dissimuler dans la précipitation.

Pour les parties civiles également, la préméditation « ne fait aucun doute » : « Il s’organise pour attirer sa proie dans sa toile », a estimé Me Rémi Stephan, l’un des avocats de la famille Le Tan.

À l’issue du procès, des questions restent encore sans réponses. Comment Sophie est-elle morte ? A-t-elle subi des violences sexuelles ? Les questions ont été soulevées durant les débats, même si M. Reiser n’était pas poursuivi pour viol. « Que s’est-il passé ? Lui seul le sait (…) On n’a que la version ‘reiserienne' », a déploré Me Gérard Welzer, autre avocat des parties civiles.

 

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