Meurtre de Victorine : Ludovic Bertin condamné à la perpétuité, la famille soulagée

Par Epoch Times avec AFP
7 décembre 2024 09:28 Mis à jour: 7 décembre 2024 11:08

Ludovic Bertin a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre précédé d’une tentative de viol de Victorine Dartois en Isère 2020, au grand soulagement de la famille de la jeune fille.

L’accusé, 29 ans, était jugé depuis deux semaines pour avoir étranglé et noyé l’étudiante de 18 ans, après avoir tenté de la violer, ainsi que pour une affaire distincte de viol sur une autre jeune femme, prénommée « Vicky », en 2018. Il a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation.

Sa peine est assortie d’une période de sûreté de vingt ans, inférieure aux réquisitions de l’avocate générale. Celle-ci avait requis la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans, estimant que l’accusé avait suivi un « scénario soigneusement calculé », « agissant sur un mode de prédateur ». Il cherchait une « proie à violer », avait-elle lancé, ce que Ludovic Bertin a toujours nié depuis le début de l’enquête, alors qu’il avait en revanche rapidement reconnu le meurtre. Au dernier jour du procès, l’accusé avait présenté ses « excuses » à la famille.

Une peine « à la hauteur des faits »

Au moment de l’énoncé du verdict dans une salle d’audience comble, Ludovic Bertin regardait fixement la présidente de la cour, la mâchoire contractée. Il s’est ensuite longuement entretenu avec son avocat, Me Arnaud Adelise.

« Perpétuité, c’est ce qu’on attendait. Nous sommes très, très heureux », a réagi après l’audience la mère de Victorine, Sylvie Dartois, qui portait un T-shirt blanc à l’effigie de sa fille. La peine « est à la hauteur des faits », a-t-elle ajouté, disant toutefois regretter que Bertin n’ait pas dit « toute la vérité ». Le père de la jeune fille, James Dartois, a lui aussi fait part de son « soulagement ». « Je suis content, un monstre va être enfermé », a-t-il lancé.

Victorine Dartois, étudiante en BTS communication, avait disparu le 26 septembre 2020 alors qu’elle rentrait à pied au domicile familial à Villefontaine, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lyon, après un après-midi de shopping avec des amies. Son corps avait été retrouvé dans un ruisseau moins de 48 heures plus tard, son jean abandonné à proximité. L’autopsie avait établi qu’elle avait été étranglée et noyée.

Interpellé trois semaines plus tard à la suite d’une dénonciation par son meilleur ami, Ludovic Bertin, qui avait déjà une dizaine de condamnations à son casier judiciaire, avait reconnu le meurtre de Victorine. Il a en revanche toujours farouchement nié avoir tenté de la violer, justifiant son geste par une « dispute » lors de leur rencontre fortuite et par des troubles liés à son addiction à la cocaïne.

« Il n’a dupé personne »

Ludovic Bertin dispose désormais de dix jours pour faire appel de sa condamnation. Son avocat Me Arnaud Adelise a fait savoir à l’issue du procès qu’il préférait ne pas « réagir à chaud » et souhaitait étudier plus en détail les motivations de la cour d’assises. « Si les raisons en droit paraissent injustifiées, il est naturel de s’interroger sur l’exercice d’une voie d’appel », a-t-il indiqué. « Un homme qui vient d’apprendre qu’il y a une peine de perpétuité à son encontre, naturellement, se sent légitimement abattu », a-t-il ajouté, interrogé sur l’état d’esprit de son client.

Me Kelly Monteiro, avocate de la famille Dartois, s’est pour sa part félicitée du verdict : « Pour (Bertin), c’était effectivement impensable de passer pour un violeur ou prédateur sexuel, mais il n’a dupé personne ». En cas d’éventuel appel de la défense, « on recommencera, on sera là, et on espérera la même issue », a-t-elle souligné.

Pour Romane, sœur de la victime la « victoire » à l’issue de ce procès revient à Victorine. « Elle a réussi à croiser ses jambes, à fermer ses bras. Elle a tout clôturé, tout fermé et elle lui a ouvert les portes de la prison », a-t-elle déclaré.

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