Migrants : « mouvements migratoires forts sur les Pyrénées-Orientales »

14 novembre 2018 14:43 Mis à jour: 14 novembre 2018 14:43

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est inquiété lundi « des mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » annonçant une coopération accrue avec l’Espagne, lors d’une visite au poste-frontière du Perthus (Pyrénées-Orientales) avant un déplacement officiel à Madrid.

« Il y a des mouvements migratoires forts sur les Pyrénées, une montée en puissance sur les Pyrénées-Orientales. Ce qui est essentiel, c’est de travailler collectivement. Il y a ici une grande coopération des services espagnols et français », a déclaré M. Castaner au centre de coopération franco-espagnole policière et douanière (CCPD) du Perthus, avant de se rendre dans la capitale espagnole pour y rencontrer son homologue.

Le ministre de l’Intérieur souhaite « rendre plus efficace cette coopération » soulignant que « l’Espagne a vu augmenter ses entrées de 150 % ».

« L’enjeu pour la France est triple : travailler avec les pays d’origine des migrants, travailler avec les pays de transit dont le Maroc, et travailler sur la frontière européenne qu’il faut renforcer », a-t-il précisé.

Annonçant « des effectifs renforcés », le ministre a indiqué qu’il envisageait « la nomination d’un coordonnateur sur les Pyrénées ».

Fin octobre, le ministre de l’Intérieur avait déjà évoqué dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), la création d’un « coordonnateur sécurité », qui serait un haut fonctionnaire, pour « mieux organiser les contrôles et le dialogue avec les autorités espagnoles », avait-il dit.

« On a recensé en Espagne 48 000 entrées irrégulières en provenance du Maroc » et « les non-admissions à la frontière franco-espagnole ont augmenté de près de 60 % dans les Pyrénées-Atlantiques par rapport à l’an passé », avait affirmé M. Castaner dans ce long interview dans lequel il détaillait sa feuille de route.

« Les spécialistes de la Paf ont noté ces dernier mois un basculement des flux migratoires de l’Italie vers l’Espagne », a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) le procureur de Perpignan, Jean-Jacques Fagni, précisant que le phénomène avait débuté « avant l’arrivée du nouveau gouvernent italien et de Matteo Salvini ».

Selon ce magistrat, il y a ainsi « un fort développement des filières d’immigration clandestine dans les Pyrénées-Orientales ».