Selon le récent rapport du Pentagone sur les capacités des forces armées chinoises, les équipages des bombardiers de l’Armée populaire de libération (APL) s’entraîneraient pour attaquer les États-Unis et leurs alliés, tandis que la flotte imposante de milice maritime de Pékin est utilisée pour soutenir l’agression du régime chinois dans la mer de Chine méridionale et ailleurs.
Le rapport annuel de 2018 sur l’évolution de la situation militaire et sécuritaire de la Chine estime que Pékin a dépensé 190 milliards de dollars en 2017 seulement sur les besoins militaires – une augmentation par rapport aux 180 milliards de dollars dépensés l’an dernier, et ce, malgré la stagnation du PIB chinois.
Ce rapport, publié le 16 août, souligne en particulier que l’expansion et l’augmentation des activités de l’APL montrent qu’elle se prépare à une vraie guerre.
« Au cours des trois dernières années, l’APL a rapidement étendu ses zones d’opération maritime de bombardiers, acquérant de l’expérience dans des régions maritimes critiques et se préparant probablement à des frappes contre des cibles américaines et alliées », indique le rapport.
Cela fait écho à de nombreux rapports provenant de Taiwan et du Japon. Ces deux pays ont dû effectuer de plus en plus d’interceptions d’avions et de navires de guerre chinois dans la mer de Chine orientale et le Pacifique occidental.
Le rapport met en garde également du fait que certains investissements dans le cadre de l’initiative gigantesque chinoise de projets d’infrastructure « One Belt, One Road » effectuée en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, pourraient servir les « avantages militaires » du régime chinois.
Un autre nouvel élément mis en évidence dans le rapport est la flotte imposante de forces maritimes paramilitaires chinoises qui pourrait être utilisée pour augmenter les effectifs de la marine de l’APL en cas de guerre. Cette flotte se compose de centaines de navires de la garde côtière chinoise, qui est déjà la plus grande du monde, ainsi que de la milice maritime des forces armées du peuple qui pourrait mobiliser des navires de la flotte de pêche d’État et d’autres navires non militaires.
Le régime chinois peut utiliser ces unités maritimes paramilitaires pour faire avancer ses revendications territoriales et maritimes dans les mers de Chine méridionale et orientale, explique le rapport.
Andrew Erickson, professeur de stratégie au US Naval War College, considère comme important le fait que le nouveau rapport évoque la milice maritime chinoise, car cela met le monde en garde de l’existence de cette force et pourrait donc en dissuader l’utilisation dans l’avenir.
Le 17 août, le ministère de la Défense nationale du régime chinois a publié un communiqué qui critique violemment le rapport du Pentagone, affirmant que son renforcement militaire vise à « maintenir la paix et la prospérité dans le monde entier » et accusant les États-Unis d’avoir une « mentalité de guerre froide ».
Toutefois, le récent rapport ne couvre pas plusieurs éléments potentiellement importants de l’avancée militaire de la Chine qui ont été documentés par d’autres analystes. Par exemple, il ne mentionne pas le prototype de canon à rail électromagnétique de la marine de l’APL, qui a été largement commenté plus tôt cette année et qui, selon de nombreux observateurs, pourrait changer la donne dans une future guerre navale.
Dans le même temps, le rapport prévoit que le régime chinois commencera en 2018 la construction d’un nouveau porte-avions équipé d’une catapulte permettant d’utiliser des avions d’alerte avancée supplémentaires et d’augmenter la rapidité des opérations de vol. Au début de cette année, la construction du troisième porte-avions chinois a déjà été signalée par certaines sources et elle est appuyée par des photos récentes parues sur les sites de médias sociaux chinois qui montrent des travaux en cours dans deux chantiers de construction navale en Chine.
Paul Huang
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.