« Mille arbres », une ville nature entre ciel et terre

26 février 2016 09:00 Mis à jour: 25 février 2016 15:41

Les projets urbains du concours « Réinventer Paris » ont été dévoilés début février, au Pavillon de l’Arsenal, les lauréats ont été nommés par Anne Hidalgo, Maire de Paris. Ces projets portaient sur 22 lieux de la capitale. Une grande finale, en présence de jurys internationaux, a départagé les concurrents.

« L’innovation est un moteur puissant pour créer des possibles. La Ville de Paris l’a compris en lui donnant toute sa confiance pour ces sites. Le résultat dépasse nos espérances, puisque les projets proposés rivalisent d’ingéniosité », a salué Anne Hidalgo. « Réinventer Paris va radicalement changer notre façon de penser la ville. »

Parmi ces projets, un espace très remarqué, celui qui surplombera le périphérique Porte des Ternes dans le XVIIe arrondissement. Le projet « Mille Arbres » a séduit le jury de « Réinventer Paris » par son originalité et ses propositions innovantes.

Des promoteurs et architectes de talent

Le projet Mille Arbres est porté par les promoteurs OGIC et La Compagnie de Phalsbourg en collaboration avec les architectes Sou Fujimoto et Manal Rachdi. C’est l’œuvre conjointe de deux cabinets d’architecture, l’un japonais, l’autre français. Le premier, Sou Fujimoto Architects, nourrit une réflexion continue sur les relations entre l’homme, le bâti et la nature, entre nature et architecture. Le second, Manal Rachdi-Oxo Architectes, est une jeune agence parisienne qui, elle aussi, met la nature au cœur de la ville.

Ensemble, ils ont travaillé à doter l’ouest de la capitale d’une nouvelle ligne d’horizon. Ce qui frappe au premier regard, c’est le foisonnement de végétation et la dimension du projet à taille humaine. « Mille arbres, avec son village et sa forêt habitée propose une nouvelle ‘skylin’ verte pour Paris », disent Sou Fujimoto et Manal Rachdi.

Planter 1 000 arbres

Les promoteurs se réjouissent du projet : « À une époque où sur certaines parties du globe, les hommes dans leur volonté de repousser sans cesse leurs limites, veulent construire des tours de 1 000 mètres, nous pensons que l’ambition et l’audace, dans la capitale d’un pays au passé glorieux, à la fois sage et sûr de lui comme la France, c’est d’oser un autre modèle de développement urbain, c’est de planter 1 000 arbres ici, au-dessus du périphérique », précise Philippe Journo, président de la Compagnie de Phalsbourg.

« Nous allons inventer un nouvel art de vivre parisien, celui de la ville hybride et sobre de demain, réconciliant nature et architecture », a déclaré Emmanuel Launiau, président du Directoire d’OGIC.

Le projet mérite son nom, car c’est bien 1 000 arbres qui vont y être plantés. Les essences ont été sélectionnées en fonction de leur capacité à vivre dans une atmosphère urbaine. Plantés au-dessus du périphérique, ils contribueront à masquer la ligne de démarcation entre Paris et sa banlieue en même temps qu’ils créeront un rempart contre la pollution. Un retour au vert et à des proportions à échelle humaine.

Un parc, berceau de la biodiversité

Les Parisiens et les touristes du monde entier seront plongés dans un environnement refuge de la biodiversité, sans équivalent dans un milieu urbain. Comme garant de l’écosystème ainsi créé, le parc accueillera la Maison de la Biodiversité, gérée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). On pourra y suivre des cours et des ateliers éducatifs. Outre la maison de la Biodiversité, le parc accueillera aussi la Maison du Jardinier.

« L’innovation est un moteur puissant pour créer des possibles. La Ville de Paris l’a compris en lui donnant toute sa confiance pour ces sites. » Anne Hidalgo

1 000 arbres vont y être plantés, des essences dépolluantes. 391 sur la toiture, de manière à reconstituer un village dans la forêt, tandis que 503 autres, au premier niveau, dessineront un parc. Deux patios comporteront au total 106 arbres.

Un cadre de vie qualitatif pour habiter, travailler…. se réaliser

Plus qu’un immeuble, Mille Arbres est pensé comme un ensemble de services rendus aux usagers, à l’ensemble des Parisiens et à la totalité des citoyens de la planète. Ainsi, les plans ont inclus un programme mixte de logements, de bureaux et d’hôtellerie, mais aussi un pôle enfance, des espaces de restauration, des commerces et la gare routière, qui a été conservée.

Sur 11 291 m², 127 logements (appartements et maisons sur le toit) sont répartis, par cage d’escalier, entre accédants à la propriété (50%) et bénéficiaires de logements intermédiaires (20%) ou sociaux (30%). Tous les appartements ont été conçus pour être modulés dans le temps (jumelages ou séparations).

Quatre espaces partagés sont prévus pour compléter les espaces privatifs : ils répondent à l’esprit collaboratif émergeant, une pièce commune et flexible permettra aux habitants de tenir des assemblées, des fêtes, des anniversaires, etc. Des chambres d’hôtes accueilleront les amis et la famille de passage. Espaces en commun, une buanderie au 7e étage et un jardin-terrasse commun au 8e étage.

D’une superficie totale de 27 589 m², les bureaux seront répartis entre deux immeubles indépendants, avec des halls et des accès distincts. Chacun sera divisible par demi-plateau, permettant ainsi d’accueillir des petites et moyennes entreprises. Conçus selon le principe « office sweet home », leurs plans intègrent toutes les mesures qui rendent possible une mutation vers le résidentiel. On passe du « working village » au « loft urbain » dans des objectifs financiers maîtrisés dès l’origine.

Sur une surface totale de 8 313 m², un hôtel 4 étoiles de 250 chambres a été conçu en pensant aux voyageurs contemporains souhaitant à la fois le confort, la convivialité et vivre une expérience particulière. Le concept de la chaîne d’hôtels néerlandaise CitizenM démocratise l’accès à l’hôtellerie haut de gamme et mise sur un design ultra moderne, un mobilier « tendance » et une ambiance chaleureuse.

Une rue gourmande, « la rue des chefs », créera un passage entre Paris et Neuilly. Elle est principalement constituée d’un lieu de restauration « nouvelle génération », créé par Philippe Starck avec une place dédiée aux tables d’hôtes, des ateliers ou une école de cuisine diététique.

Une nouvelle gare routière, très belle, sera organisée sur deux niveaux. Un rez-de-chaussée voué à l’accueil des voyageurs offrira un service de billetterie, de restauration, et des espaces d’attente et d’information. Un espace en sous-sol accessible par les usagers depuis le rez-de-chaussée, par des escalators, des ascenseurs et des escaliers, mais aussi par une rampe à double sens depuis le boulevard Pershing.

(Sou Fujimoto architects et Manal Rachdi Oxo Architectes, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg)
(Sou Fujimoto architects et Manal Rachdi Oxo Architectes, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg)

Un écosystème naturel habité

 « Ce projet, nous l’avons souhaité hybride et écologique. Tout d’abord, c’est un concept innovant d’immeuble ville, une ville verticale, une densité écologique. C’est une réponse urbaine et un bâtiment unique à l’échelle du site. Mille arbres est un écosystème naturel habité, où les logements, les bureaux, l’hôtel et le pôle enfance sont enveloppés de nature. »

« Il prendra la responsabilité de désenclaver et de connecter Paris à sa banlieue par le franchissement de son périphérique. Son nouveau parc unique et cet écosystème exceptionnel seront un lieu de vie. »

Selon Manal Rachdi, OXO Architectes

(Sou Fujimoto architects et Manal Rachdi Oxo Architectes, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg)
(Sou Fujimoto architects et Manal Rachdi Oxo Architectes, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg)

Le symbole du Nouveau Paris 

« Le concept qui sous-tend notre projet est une nouvelle façon de vivre dans un environnement urbain qui combine intimement nature et architecture. Ce site particulier, le long du périphérique, est comme la dernière frontière de Paris. Je pense donc que c’est le meilleur emplacement pour montrer comment Paris peut créer un nouveau style de vie pour le XXIe siècle où le mariage de la nature et de l’architecture sera un thème majeur. »

Selon Sou Fujimoto

 

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