Mis en cause par une vidéo de maltraitance animale de l’association militante L214 en 2018, l’ancien gestionnaire public de l’abattoir du Boischaut a été condamnée à 86 000 euros d’amende par le tribunal de Châteauroux.
Lors du procès le 20 janvier, le parquet avait requis contre la communauté de communes La Châtre-Sainte-Sévère dans l’Indre à 100 000 euros d’amende pour des délits environnementaux, ainsi qu’un total de 23 000 euros d’amende pour des infractions liées à l’abattage des animaux. Sur les 86 000 euros d’amende prononcés le 7 avril, 75 000 euros concernent les infractions environnementales.
La communauté de communes était poursuivie notamment pour « exploitation par personne morale d’une installation classée non conforme à une mise en demeure », élimination illégale de déchets, et pour « abattage ou mise à mort d’animal dans un établissement d’abattage ne disposant pas d’installation et équipements conformes ». Le procès avait mis en lumière de nombreux dysfonctionnements au sein de l’établissement, jamais mis aux normes malgré les rappels des autorités.
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Deux salariés condamnés
Deux salariés de l’abattoir ont également été condamnés à des amendes de 2100 et 500 euros. Le ministère public avait requis un total de 8400 euros d’amende à l’encontre du premier opérateur, 2000 à l’encontre du deuxième.
Ils étaient notamment poursuivis pour « immobilisation d’un animal, en vue de son abattage (…), sans précaution pour lui éviter de souffrir » et « mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique, apprivoisé ou captif ». Lors du procès, les opérateurs avaient témoigné de leur manque de formation.
« Pas cher payé ! »
Dans un communiqué, L214 a jugé « dérisoires » les sanctions à l’encontre de la communauté de communes. L’association regrette notamment que sur le total des amendes, seulement 2000 euros concernent des « infractions relatives à la mise à mort des animaux ».
« 2000 euros d’amendes pour avoir infligé des souffrances évitables à des milliers d’animaux, ce n’est pas cher payé ! Les peines encourues pour ce type d’infractions sont si insignifiantes que cela revient à dire aux abattoirs : ‘Vous pouvez enfreindre la loi, ce sera de toute façon moins coûteux que de faire des travaux ou d’investir dans du matériel aux normes !' », a ainsi estimé Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.
En novembre 2018, L214 avait publié des vidéos d’animaux suspendus par une patte, découpés alors qu’ils étaient encore conscients. Quelque 17 000 animaux sont équarris chaque année dans l’établissement, repris en 2020 par une coopérative agricole locale.
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