L’annonce par la Turquie de son retrait d’un traité sur la lutte contre les violences infligées aux femmes est consternante, estime la Haute- Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, révélatrice de la détérioration des droits humains dans le pays.
« La Haute- Commissaire a exprimé sa consternation face au retrait, qui représente un recul significatif dans les efforts de la Turquie à faire avancer les droits des femmes, en particulier parce que les inégalités basées sur le genre et les violences faites aux femmes restent un grave problème dans la société turque », souligne un communiqué des services de Michelle Bachelet.
Ce retrait de la convention dite d’Istanbul, « un important traité régional des droits humains sur le combat contre toutes formes de violences faites aux femmes, traduit des inquiétudes plus larges sur la situation des droits humains dans le pays, en particulier l’espace civique qui se réduit et le manque de participation démocratique réelle dans les prises de décision », ajoute le communiqué.
Turquie: manifestations contre l’abandon d’un traité protégeant les femmes https://t.co/HA8zJZdPjF pic.twitter.com/fnWOzzT5q4
— Courrier inter (@courrierinter) March 20, 2021
La pandémie a fait grimper les violences faites aux femmes
Le Haut-Commissariat note que la décision de se retirer de ce traité a été prise sans débat parlementaire ou sans consultation plus large avec les membres de la société civile, y compris les groupes de femmes et les défenseurs des droits des femmes.
Cette décision « est d’autant plus choquante » selon l’organisation, que la Turquie a été la première à ratifier le traité en mars 2012.
Le retrait, annoncé ce week-end, « lance un signal négatif au reste du monde » au moment où la pandémie a fait grimper encore les violences faites aux femmes.
Le Haut-Commissariat demande à la Turquie de revenir sur sa décision et « de faire des efforts concrets » pour protéger les femmes turques.
En #Turquie, vague de colère après l’abandon d’un traité international protégeant les #femmes #Erdogan cède à la pression de groupes conservateurs et #islamistes adversaires de la communauté #LGTB #StopFéminicides https://t.co/KBBmdpF5db
— Rémi-Ange Couzinet (@RemiAngeC) March 21, 2021
Dans un communiqué séparé de nombreux experts indépendants de l’ONU ont également fait part de « leurs profonds regrets » face à cette décision de la Turquie.
Les féminicides ont augmenté en Turquie
Ce retrait « envoie le message que les violences faites aux femmes n’est pas un sujet important, et risque d’encourager les auteurs de ces violences et de fragiliser les mesures pour les combattre », a ainsi souligné Dubravka Simonovic, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences faites aux femmes.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans ce pays pour demander au président Recep Tayyip Erdogan de revenir sur le retrait.
Des milliers de manifestant à Istanbul après l’abandon par #Erdogan d’un traité protégeant les #Femmes#Turquie #TesYeuxSurLeMonde #AlAinInfos https://t.co/xm3eSAvutG
— AlAin Français (@AlainFrNews) March 21, 2021
Cette décision, prise alors que les féminicides n’ont cessé d’augmenter depuis une décennie en Turquie, a suscité la colère des organisations de défense des droits des femmes et des critiques de l’Union européenne.
Le traité d’Istanbul est le premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes dans une trentaine de pays pour prévenir la violence sexiste.
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