Emmanuel Macron a dénoncé mercredi lors du Conseil des ministres des propos « inqualifiables et parfaitement intolérables » rapportés lors d’une mobilisation pro-palestinienne la veille à Sciences-Po Paris.
Le chef de l’État « a rappelé avec clarté et fermeté sa position : oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie en aucun cas le moindre début de séparatisme », a déclaré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.
« Hier ont été rapportés, lors d’une conférence à @sciencespo, des propos que le Président de la République a tenu à rappeler tels qu’il étaient : inqualifiables et intolérables. (…) Ces propos, il faut pouvoir le dire, sont sous le coup de la loi. » | @priscathevenot pic.twitter.com/R5YI4p8OUZ
— La France en Israël (@franceenisrael) March 13, 2024
Mardi matin, une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, creuset des élites françaises, dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ».
Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action, et « des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, ndlr) à l’encontre » de l’association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X.
« Des témoins ont été entendus » par la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau qui s’est rendue sur place mardi, selon Mme Thevenot qui a invité « la jeune étudiante qui a été victime de ces propos à se présenter devant la justice. »
« Plusieurs lignes rouges ont été franchies »
La direction de Sciences-Po a annoncé saisir « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables », considérant auprès de l’AFP « que plusieurs lignes rouges ont été franchies ».
Selon une étudiante présente dans l’amphithéâtre interrogée par l’AFP, la jeune femme membre de l’UEJF a été empêchée d’entrer « pour des raisons de sécurité, parce qu’elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens ». « Elle est la seule à n’avoir pu entrer. D’autres membres de l’UEJF ont assisté aux débats », a-t-elle affirmé, sous couvert d’anonymat.
« Limite franchie à Sc Po (…). Les étudiants de l’UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes », a dénoncé l’association étudiante sur X, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a déploré un « antisémitisme d’atmosphère ».
Occuper le grand amphi de Sciences Po, ce n’est pas occuper un lieu, c’est remplacer l’esprit critique et le débat par la violence et la haine !
En prenant à partie les étudiants de l’@uejf, leur haine traduit le fond de leur pensée : les Juifs, comme toujours, sont coupables !… https://t.co/MXWIUnw9g3
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) March 12, 2024
Le député LFI Aymeric Caron a adressé mercredi sur X un « bravo aux étudiants de Sciences Po qui se mobilisent contre le génocide en cours à Gaza », tout comme la candidate LFI aux élections européennes Rima Hassan qui a apporté mardi sur X son « soutien à tous les étudiants-es et à toutes les facultés qui se mobilisent contre le génocide en cours. »
« Ce qui s’est passé a un nom : l’antisémitisme », écrit pour sa part Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, également sur X.
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