Mohamed Amra, qui a été incarcéré dans le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), soit l’une des prisons les plus sécurisées de France, a déposé plainte pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique. Mais de son côté, la direction de l’administration pénitentiaire a révélé une version totalement différente des faits.
L’ancien fugitif, qui a été interpellé le 22 février à Bucarest après neuf mois de cavale, a été mis en examen et incarcéré à l’isolement à la prison de Condé-sur-Sarthe. Me Benoît David, l’un de ses avocats, a annoncé que son client avait déposé une plainte contre l’administration pénitentiaire pour des violences qu’il aurait subies le 24 mars dernier en détention, rapporte BFMTV, confirmant une information de RTL.
Des surveillants auraient appuyé sur son bassin, son bras et sa cheville
Selon l’avocat du narcotrafiquant – qui a été mis en examen pour « meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol » en bande organisée, et pour « association de malfaiteurs » comme le rappelle 20 Minutes – trois surveillants pénitentiaires auraient violenté Mohamed Amra au point de le blesser au pied.
Les faits se sont produits ce lundi 24 mars au retour d’une promenade. Selon l’ancien fugitif, qui avait les mains menottées dans le dos, les surveillants lui auraient demandé de s’allonger au sol à plat ventre, ce qu’il aurait refusé de faire. Il aurait alors été jeté par terre et les surveillants auraient appuyé sur son bassin, son bras et sa cheville, détaille RTL. Depuis lors, d’après Me Benoît David, le détenu porterait un plâtre.
Son avocat, qui lui a rendu visite vendredi, a par la suite demandé la transmission des enregistrements de la vidéosurveillance de la prison, ainsi que ceux des caméras-piéton des surveillants présentes ce jour-là.
« Il n’y aura même pas d’enquête interne »
Une commission de discipline (CDD) devrait être mise en place, d’après l’équipe de défense de Mohamed Amra, précise Le Parisien. Cependant, une source proche de l’affaire a indiqué que compte tenu des images des caméras de surveillance, « il n’y aura même pas d’enquête interne ». Les avocats du détenu ont déposé une requête en référé-liberté afin d’obliger le centre pénitentiaire à leur remettre ces vidéos.
Contacté par BFMTV, Me Benoit David a déclaré avoir finalement obtenu l’autorisation de la justice pour examiner les enregistrements des caméras de vidéosurveillance de la prison de Condé-sur-Sarthe.
« Aucun agent ne risque d’être sanctionné car tout a été fait dans les règles de l’art »
Comme le relate encore Le Parisien, la version des faits vue du côté de l’administration pénitentiaire (DAP) est bien différente. Cet après-midi-là, alors que le détenu « était réintégré dans sa cellule à l’issue d’une fouille », il a « opposé une résistance aux agents avant de porter deux coups de pied dans une grille de sa cellule ». Mohamed Amra se serait donc infligé la blessure par lui-même.
Se plaignant ensuite de douleurs, l’administration pénitentiaire précise qu’il a été pris en charge par l’USMP (Unité sanitaire en milieu pénitentiaire) en consultation en fin d’après-midi, « afin de traiter cette blessure légère ».
Des informations provenant d’une source proche du dossier ont indiqué à 20 Minutes que le narcotrafiquant porte bien une attelle au pied gauche, et non pas un plâtre. « Les images des caméras ont été visionnées. On est très confiant sur les suites. Aucun agent ne risque d’être sanctionné car tout a été fait dans les règles de l’art », a déclaré cette source à nos confrères, mentionnant qu’aucune faute n’avait été commise ce jour-là.
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