Opération Coupe du Monde: à 33 ans, Cristiano Ronaldo n’aura sans doute plus d’autre opportunité de glaner le plus beau des trophées. Auteur d’un triplé pour ses débuts, il doit désormais gagner contre le Maroc, mercredi (14h00 françaises), pour rapprocher le Portugal des huitièmes de finale. CR7 n’est évidemment pas venu en Russie pour faire de la figuration. Mais difficile d’imaginer qu’il marquerait trois buts dès le premier match, qui plus est face à l’un des favoris du Mondial-2018, l’Espagne (3-3).
Jamais le dernier pour vanter ses propres mérites, il ne s’est pas étendu sur cette prestation après la rencontre: « il faut savoir apprécier ce qu’a fait l’équipe, le match était très disputé. Maintenant, nous devons penser à notre prochain match qui va être très difficile », a déclaré capitaine Ronaldo. Le prochain match, c’est déjà mercredi, contre une sélection marocaine défaite lors de ses débuts contre l’Iran (1-0), mais dont les Portugais se méfient. « Je pense que le Portugal est plus fort que le Maroc, mais je ne suis pas en train de dire que cela va être facile », a averti l’avant-centre André Silva lundi.
« Tout le monde connaît le Maroc, on sait que la plupart des joueurs sont nés en Europe et le match contre l’Iran aurait pu avoir un résultat différent », a expliqué celui qui a débuté sur le banc contre l’Espagne mais pourrait être titularisé mercredi en pointe avec Ronaldo. Côté marocain, le milieu Fayçal Fajr a manié la méthode Coué lundi, répétant en conférence de presse que « les Portugais ont deux pieds, deux jambes », et « sont des humains comme nous », ou convoquant l’exemple de l’Islande tenant en échec l’Argentine de Lionel Messi (1-1). Mais il faudra faire un peu plus qu’être humain pour entraver la marche de l’extraterrestre CR7.
Jouer avec ce dernier « nous rend les choses plus simples », explique encore André Silva. « Ce serait plus difficile sans lui mais Cristiano est avec nous et on espère qu’il va continuer à l’être », avait expliqué la veille le milieu de Leicester Adrien Silva, interrogé sur la perspective d’une retraite internationale de la star madrilène de 33 ans. « A quoi bon spéculer sur quelque chose comme ça? », s’était-il insurgé.
Il n’est pas question que de spéculation: le Madrilène aura presque 38 ans lors de Coupe du Monde 2022 au Qatar, un âge canonique pour un buteur. L’Australien Tim Cahill, qui a justement 38 ans lors de l’édition 2018, est un contre-exemple, mais il n’est pas entré en jeu lors de la défaite des Socceroos contre la France (2-1)… Pas le genre de scénario qui conviendrait à Ronaldo.
Non, c’est maintenant ou jamais pour le Portugais, capitaine d’une sélection arrivée à maturité, qui se connaît bien, propose un jeu cohérent grâce à son expérimenté et impassible sélectionneur Fernando Santos. Et à qui la victoire à l’Euro-2016 a donné la confiance et l’assurance qui la fuyait auparavant. Ronaldo n’a jamais vraiment brillé lors de ses trois précédentes Coupes du Monde, même si le Portugal a atteint les demi-finales en 2006: il a inscrit vendredi face à l’Espagne autant de buts qu’en trois Mondiaux… Et il restait sur une piteuse élimination en phase de groupes en 2014 – certes dans le groupe du futur champion du monde allemand -, après avoir été éliminé en huitièmes en 2010 par le voisin espagnol.
Ni les démêles judiciaires concernant sa situation fiscale, ni les incertitudes planant sur son avenir en club ne semblent désormais pouvoir détourner le Portugais de son grand objectif. Désireux de quitter le Real, CR7, comme l’affirme la presse espagnole ? Cela ne semble pas être le sujet de préoccupation à l’heure actuelle. Orgueilleux comme le grand champion qu’il est déjà, Ronaldo sait qu’une Coupe du Monde le placerait définitivement au Panthéon des références de son sport. Elle serait aussi accompagnée, c’est certain, d’un sixième Ballon d’Or qui lui en ferait donc un de plus que Lionel Messi. A moins que le Maroc… ?
DC avec AFP
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