Le XV de France a retrouvé son capitaine Antoine Dupont à temps, mais néanmoins casqué, pour disputer un quart de finale du Mondial des plus féroces face à l’Afrique du Sud, tenante du titre, et son terrifiant pack, dimanche (21h00) au Stade de France.
Figure de proue du rugby français, leader d’un XV de France en quête d’une première couronne mondiale, le demi de mêlée du Stade toulousain a remporté sa course contre-la-montre pour être remis d’aplomb pour ce choc gigantesque face aux triples champions du monde (1995, 2007, 2019).
« La convalescence s’est bien passée, j’ai bénéficié de plusieurs semaines pour me remettre et maintenant je suis en pleine capacité de mes moyens physiques et techniques pour être présent », a expliqué Dupont (26 ans, 51 sélections), déclaré apte par le chirurgien qui l’avait opéré le 22 septembre, au lendemain de France-Namibie (96-0).
Son retour est express puisque, après sa fracture maxillo-zygomatique consécutive à un plaquage non maîtrisé du trois-quarts centre et capitaine namibien Johan Deysel, plusieurs spécialistes estimaient son indisponibilité à un minimum de quatre semaines.
Les Bleus peuvent donc compter sur leur maitre à jouer
Les Bleus peuvent donc compter sur leur maitre à jouer à l’heure de vivre « un rendez-vous qui est sûrement le plus important », a souligné le sélectionneur Fabien Galthié, lequel, après des années d’échecs, a transformé le XV de France en candidat légitime au titre planétaire.
Dès la qualification acquise, au soir de la correction infligée à l’Italie (60-7), celui qui a conduit les Français vers le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations 2022, avait assuré que ce quart était « une deuxième finale », après le match inaugural face aux All Blacks (27-13).
« Face à cet adversaire-là qui porte le titre de champion du monde depuis quatre ans, qui a battu les Lions britanniques et irlandais, une équipe qui gagne, qui est conquérante (…), on a envie de relever ce défi. »
C’est un match à quitte ou double qui attend les Bleus: une élimination, la troisième de rang avant le dernier carré, serait un énorme coup dur; une qualification et ils marcheraient au contraire dans les pas de leurs plus glorieux ainés, demi-finalistes de 1995, 2003 et 2007, voire, en cas de confirmation le week-end suivant, dans ceux des finalistes de 1987, 1999 et 2011.
Après avoir chuté devant les All Blacks (62-13) en 2015 puis le pays de Galles (20-19) il y a quatre ans, les Français ont davantage d’arguments. Mais la tension, devant l’enjeu, est montée d’un cran.
On est toujours nerveux avant ce type de match
« On est toujours nerveux avant ce type de match », a reconnu Galthié, dont la troupe avance néanmoins avec « plaisir », « joie » et « détermination ».
Pour Dupont, ce match aura aussi une forme de revanche. Lors du dernier France-Afrique du Sud, en novembre 2022, remportée par les Bleus (30-26) au terme d’un match d’une férocité immense, le demi de mêlée avait reçu un carton rouge (48e) pour un plaquage dangereux sur son ex-coéquipier à Toulouse, Cheslin Kolbe.
Le centre français Gaël Fickou s’est dit « impatient » de disputer cette rencontre. « On sait que ça va être un très gros match et que l’on va être confronté à ce qui se fait de mieux au monde aujourd’hui », a ajouté le joueur le plus capé (84 sélections, 29 ans) de l’effectif français.
Il faudra du répondant
Il faudra du répondant pour faire face à l’intensité promise par les Sud-Africains de Siya Kolisi qui, lui, loue la qualité des Bleus.
« Il n’y a pas beaucoup de points faibles dans cette équipe. Leur jeu au pied est tout à fait singulier. Ils préfèrent ne pas avoir le ballon et ne s’en cachent pas: ils mettent l’adversaire sous pression et essaient de l’étouffer pour le forcer à faire des erreurs (…). En conquête, ils gagnent leurs ballons et possèdent des joueurs qui peuvent faire des différences », a dit le futur troisième ligne du Racing 92 et capitaine des Springboks, qui ont surpris au niveau tactique.
Ils ont ainsi choisi de ne convoquer que cinq avants remplaçants et ont modifié leur charnière, quand les Bleus ont eux densifié leur banc.
Qui remportera cette partie d’échecs?
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