Contrat rempli. Le XV de France, toujours amputé d’Antoine Dupont, s’est qualifié pour les quarts de finale de « sa » Coupe du monde avec sa quatrième victoire de rang, vendredi à Lyon, une démonstration tout en sérénité devant l’Italie (60-7).
En signant un succès marqué par le plus gros écart de l’histoire entre les deux équipes (53 points), les Français terminent premiers de leur poule A, devant les All Blacks, battus 27-13 en ouverture du Mondial.
En quart, ce devrait cependant être une autre paire de manches: les Bleus de Fabien Galthié, qui espèrent récupérer Dupont d’ici là, devraient en effet défier le terrible pack des Sud-Africains, champions du monde en titre.
Pour être fixés, les coéquipiers de Thomas Ramos, à nouveau brillant devant l’Italie avec vingt points, devront patienter jusqu’au résultat d’Irlande-Ecosse, disputé samedi (21h00). Une victoire écossaise au Stade de France pourrait en effet tout chambouler dans la poule B.
En attendant, les Français ont assuré l’essentiel, sans trembler, en passant huit essais aux Italiens, par les ailiers Damian Penaud (2e, 38e) et Louis Bielle-Biarrey (13e), l’arrière Thomas Ramos (22e) ou encore l’ouvreur Matthieu Jalibert (47e), le talonneur Peato Mauvaka (54e) ou le centre Yoram Moefana (63e, 75e).
Penaud, qui a donc inscrit ses 34e et 35e essais internationaux pour sa 47e sélection, s’est même fermement installé à la deuxième place des marqueurs d’essais français, derrière la légende Serge Blanco (38 entre 1980 et 1991) et devant Vincent Clerc (34 entre 2002 et 2013).
On est très heureux
« On nous parlait de huitièmes de finale: on savait que, si on perdait, on était éliminés. On gagne, avec la manière en plus. On est très heureux », s’est réjoui le demi de mêlée Maxime Lucu.
« On voulait mettre les choses dans l’ordre, avec de la discipline, du réalisme. On voulait poser notre jeu, c’est plus facile quand on le fait et on l’a très bien fait. Une bonne chose de faite », a-t-il ajouté.
Dans le sillon du deuxième ligne Cameron Wiki, omniprésent (9 plaquages, 2 ballons volés en touche), ou des sécateurs Charles Ollivon (12 plaquages) et Grégory Alldritt (15 plaquages), les Bleus ont livré une performance pleine de maîtrise face à la Quadra Azzurri, atone et incapable de réagir.
Suppléant du capitaine Antoine Dupont, le demi de mêlée Maxime Lucu a livré une prestation propre, dans son style moins flamboyant que la superstar. Associé à son habituel partenaire de la charnière de Bordeaux-Bègles Matthieu Jalibert, le n°9 girondin a assuré son rôle de remplaçant.
Défensivement aussi, les hommes de Fabien Galthié ont fait le job, avec seulement six pénalités concédées, n’encaissant qu’un seul essai.
Une partition réussie
Bref, les Bleus ont livré une partition réussie, bien plus convaincante que leur entrée en matière devant les All Blacks (27-13), leur victoire poussive contre l’Uruguay (27-12) ou l’entraînement devant la Namibie (96-0).
Une semaine après le naufrage face à la Nouvelle-Zélande (96-17), les Italiens, eux, n’ont pas réussi à sortir la tête de l’eau. Pire, ils ont carrément coulé face à un adversaire que la Nazionale avait pourtant accroché en février (29-24), à Rome, lors du Tournoi des six nations.
La Squadra Azzurra, troisième de la poule derrière les deux cadors néo-zélandais et français, est qualifiée pour l’édition 2027 de la Coupe du monde. D’ici là, le nouveau sélectionneur Gonzalo Quesada a du pain sur la planche.
Les Français, eux, n’avaient plus fait le plein en phase de groupes depuis l’édition 2003 en Australie. A l’époque, les Bleus de Bernard Laporte, avec l’actuel sélectionneur Fabien Galthié au poste de demi de mêlée et le manager Raphaël Ibanez au talon, s’étaient arrêtés en demi-finale, battus par l’Angleterre (24-7).
Vingt ans plus tard, ils affichent d’autres ambitions. « Après une première finale contre les All Blacks (en match d’ouverture le 8 septembre, NDLR), on va jouer une deuxième finale de Coupe du monde. Je suis très heureux de valider la qualification mais on sait que, notre prochain rendez-vous, c’est une deuxième finale qui nous attend. Je pèse mes mots », a assuré Galthié.
« Quel que soit notre prochain adversaire, c’est clairement une finale: d’un côté, les champions du monde; de l’autre, les n°1 mondiaux. Le tirage a fait son travail, à nous de faire le notre. »
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