Née dans les Bouches-du-Rhône de parents marocains, Sakina Karchaoui aborde le huitième de finale de la France au Mondial avec « émotion », mardi (13h00) à Adélaïde, une rencontre face au Maroc qui résonne dans le coeur de cette défenseure attachée à ses racines familiales.
A Miramas près de Marseille, où elle a grandi et où ses parents sont toujours établis, on a fait les calculs depuis que le tirage au sort du Mondial est tombé, avec l’hypothèse de voir les deux patries de la famille se croiser dès les huitièmes de finale.
« La veille de son départ à Clairefontaine pour la préparation du Mondial, elle vient manger à la maison et justement, on a parlé de ce fameux France-Maroc », se souvient Samir Touri, ex-entraîneur à Miramas, ami de longue date de la famille et père d’une des meilleures amies de « Saki ».
« Elle m’avait dit Pourvu que je ne tombe pas contre le Maroc ! », ajoute l’éducateur auprès de l’AFP. « Cela l’embêtait de devoir les éliminer ».
Huit mois après la demi-finale du Mondial masculin entre les deux sélections au Qatar (2-0 pour les Bleus), déjà particulière à l’époque pour les Karchaoui et leurs proches, l’affiche du huitième de finale d’Adélaïde prend une nouvelle dimension.
« Mes deux parents sont 100% marocains, j’ai des frères et soeurs qui sont nés au Maroc. C’est sûr que j’ai été chambrée à ce niveau-là », a glissé la joueuse du Paris SG samedi en conférence de presse.
Les mots de @SakinaKarchaoui sur ses origines marocaines, sa famille et le match particulier qui l’attend. ???? pic.twitter.com/zZGrfy3pai
— SOCCER212 (@SCCR_212) August 5, 2023
« On connaît la place que le Maroc a dans notre famille, au même titre que la France. Cela va être un match plein d’émotions », a prolongé l’ancienne Montpelliéraine, sourire aux lèvres. « Je suis fière de mes origines, mais malheureusement il faudra gagner, donc je ne leur souhaiterai pas le meilleur pour ce match ».
Egalement d’origine marocaine, Samir Touri insiste sur l’aspect symbolique de cette opposition. « Ses liens avec le Maroc, ils sont très forts. Elle a grandi avec ça, elle a été élevée dans ce milieu. On a vraiment deux pays. C’est un très beau symbole », raconte celui qui a aussi entraîné l’aîné des Karchaoui, Fouad. « Depuis que son père est retraité, la famille va au Maroc plusieurs fois par an », ajoute-t-il.
Les Karchaoui y étaient d’ailleurs tout récemment mais sont rentrés en France ces derniers jours. Ils regarderont le match depuis Miramas. « Mais malheureusement, c’est à 13h00 en France donc tout le monde travaille. Ce n’est pas possible de regarder le match tous ensemble », regrette Samir Touri.
La défenseure latérale aura tout de même un soutien familial auprès d’elle, car sa cadette Youssra a fait le voyage pour l’Australie, au contraire de ses deux autres soeurs et de son grand frère.
Mais même à 17.000 kilomètres, les parents « seront pour leur fille, hein ! » assure Sakina Karchaoui. « Mais ce sera particulier pour eux aussi ».
Le France-Maroc résonne d’autant plus dans l’esprit de la joueuse de 27 ans que cette dernière accorde une relation fusionnelle avec sa famille, l’un de ses socles les plus solides.
Là où plusieurs joueuses multiplient les vacances entre coéquipières à chaque moment libre, la Parisienne penche systématiquement pour un retour sur ses terres du sud de la France, où vivent ses proches et ses amies d’enfance.
Lors d’un jour libre au Mondial, elle a par exemple choisi de rejoindre quelques proches venues à Sydney, quand d’autres Bleues ont visité la ville en petits groupes de joueuses.
« Dès que j’ai un moment OFF, un petit week-end, je retourne à Miramas. Ce sont des moments précieux. Se recentrer sur la famille, c’est très important chez moi », expliquait la joueuse à l’AFP avant le tournoi.
« Chez elle, les amis proches comptent énormément et la famille, c’est sacré », appuie Samir Touri.
Ses partenaires chez les Bleues ont bien compris la portée de ce duel pour leur arrière gauche. « Je suis contente qu’elle puisse les retrouver, c’est peut-être le seul France-Maroc qu’elle jouera », a remarqué l’attaquante Eugénie Le Sommer. « C’est un moment unique pour elle ».
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