Libérées par leur capitaine Wendie Renard, pourtant diminuée, les Bleues ont décroché leur premier succès référence du Mondial en dominant le Brésil (2-1) au terme d’un combat mémorable qui dégage considérablement leur tableau, samedi à Brisbane.
Les doutes nés du premier match contre la Jamaïque (0-0), l’incertitude sur l’état du mollet de Renard, les chants des milliers de supporters brésiliens présents dans les tribunes… L’équipe de France a tout balayé d’un revers de manche au Brisbane Stadium, grâce à la tête rageuse de la capitaine lyonnaise à la 83e minute sur un corner de Selma Bacha.
Incertaine jusqu’aux derniers instants précédant la rencontre en raison d’un mollet récalcitrant, la défenseure a pu lâcher, dans un cri, toutes les émotions qu’elle avait enfouies en elle cette semaine: la sauveuse des Bleues, c’est elle.
« Elle a fait preuve de courage et d’efficacité. Elle nous délivre et nous permet de gagner un match très important », a savouré le sélectionneur Hervé Renard, persuadé que ses Bleues « avaient envie de remettre les pendules à l’heure ».
Le but de Wendie Renard pour la victoiiiiire !!! ???
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— Equipe de France Féminine (@equipedefranceF) July 29, 2023
Bousculée par la grinta de la Seleção et par une bronca rarement observée dans le football féminin, surtout de ce côté du globe, la France a répondu par une intensité à toute épreuve qui lui permet de prendre la tête du groupe F, un point devant les Brésiliennes et à égalité avec la Jamaïque, victorieuse du Panama (1-0).
Hervé Renard a même failli en venir aux mains avec un membre du staff brésilien dans les dernières secondes, confirmation que cette affiche cinq étoiles sentait la poudre.
Panama mercredi (12h00)
Avant un troisième match déséquilibré face au modeste Panama mercredi (12h00) à Sydney, ce succès a déjà des airs de qualification pour les huitièmes de finale, même si celle-ci n’est pas mathématiquement acquise.
Les Bleues se sont même ouvert très grand la porte de la première place de poule, cruciale pour leur avenir puisqu’elle leur ferait probablement éviter l’Allemagne dès les huitièmes de finale, un tirage redouté.
Une victoire face aux Panaméennes leur offrira la tête du groupe, à moins que la Jamaïque ne s’impose encore plus largement face au Brésil.
« On était dos au mur après la Jamaïque, il fallait gagner ce match. On est très heureuses et très fières. C’est un match référence pour le moment », a souligné Eugénie Le Sommer, auteure de l’ouverture du score.
Si insipide, crispée voire inquiétante au premier match, la France a rendu une copie opposée pour ce sommet emblématique du football international, joué dans un stade comble (49.000 spectateurs). Le « Jogo bonito » cher au Brésil a été maîtrisé avec autorité, surtout en première période, quitte à frôler la correctionnelle sur certains duels.
L’agressivité demandée par Hervé Renard
Mais c’est peut-être cette agressivité qu’Hervé Renard souhaitait voir, lui qui demandait la veille à ses joueuses de « se libérer » et de « vivre intensément » ce Mondial océanien.
Le coach avait sorti sa légendaire chemise blanche sur le banc de touche. Peut-être a-t-il aussi sorti l’une de ses causeries fétiches, car ses Bleues ont été transfigurées dès l’entame.
Après un quart d’heure d’une nette domination, la revenante Le Sommer a conclu une superbe action collective, initiée par Sakina Karchaoui à gauche et magnifiée par la remise de la tête de Kadidiatou Diani (17e). Un 90e but en sélection pour celle qui a désormais marqué lors des trois derniers Mondiaux.
Diani remporte son duel et sert bien Le Sommer qui ajuste sa tête pour l’ouverture du score face au Brésil ! ???
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Les Brésiliennes ont retrouvé des couleurs en seconde période et Debinha a fini par convertir un ballon revenu par hasard entre ses pieds (58e).
Et quand la pression du Brésil était au maximum, quand les Bleues semblaient prêtes à flancher, Renard a surgi pour inscrire son 35e but chez les Bleues, son cinquième en Coupe du monde.
Certes, ce n’était pas l’Allemagne ou les Etats-Unis en face, et le Brésil féminin n’avait jamais battu la France en onze confrontations, dont le huitième de finale de l’édition précédente en France (2-1 après prolongation).
Mais ni le phénomène Ary Borges après son triplé du premier match, ni la « reine » Marta, entrée en jeu en fin de match dans un vacarme assourdissant, n’ont pu décrocher le succès dont elles rêvaient. Les Bleues, elles, rêvent à nouveau.
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