« C’est notre meilleure carte. » Discret mais costaud, Christophe Laporte s’annonce comme l’atout maître de l’équipe de France pour dompter le parcours technique des Championnats du monde de cyclisme sur route à Glasgow dimanche.
Au sortir d’un Tour de France convaincant, où il a joué pour la deuxième année consécutive les équipiers de luxe chez Jumbo-Visma pour le maillot jaune Jonas Vingegaard, le longiligne Varois, 30 ans, s’apprête à s’élancer en Écosse en tant que coureur protégé.
« Je ne vais pas vous raconter la messe. Sur l’état de forme, le parcours, les caractéristiques, je pense que Christophe est notre meilleure carte », explique le sélectionneur des Bleus Thomas Voeckler.
Un rôle de leader qui paraitrait presque contre-nature pour ce coureur très apprécié au sein du staff des Bleus et du peloton professionnel, dont la voix calme et posée trahit une grande timidité. Un statut que l’intéressé assume toutefois parfaitement.
« La confiance, je l’ai acquise tout au long de la saison passée. C’est allé doucement, mais j’ai toujours un peu progressé et j’ai vu que je pouvais rivaliser avec les meilleurs sur certaines des plus belles courses », dit-il.
Laporte, le mieux taillé
Sur le papier, Laporte semble en effet être le mieux taillé pour aller défier l’armada belge menée notamment par le tenant du titre Remco Evenepoel, son coéquipier chez Jumbo Wout Van Aert et le sprinteur Jasper Philipsen.
#TDF2023 | @ArnaudMatteoli est allé à la rencontre de Christophe Laporte, meilleur coureur tricolore de la saison 2023. Après huit années passées chez Cofidis, le Français a changé de dimension en rejoignant la formation Jumbo-Visma l’année dernière. pic.twitter.com/7NSgFDXVxu
— francetvsport (@francetvsport) July 15, 2023
Médaillé d’argent des Mondiaux 2022 en Australie, Laporte a remporté deux étapes du Critérium du Dauphiné cette année. Surtout, il a signé deux victoires retentissantes en trois jours fin février dans deux classiques prestigieuses, Gand-Wevelgem et A travers la Flandre, pour s’affirmer comme un des cadors du peloton sur les courses d’un jour.
« Il grandit depuis des années. Mais depuis deux ans, le fait qu’il soit entouré toute l’année des plus grands l’a amené à un nouveau stade de sa carrière, souligne Voeckler. C’est un bel avantage d’être dans la plus grosse équipe du monde. »
Très en jambes, l’ancien membre de l’écurie Cofidis (2014-2021) peut également profiter en Écosse du tracé technique qui convient parfaitement à son profil de coureur complet.
5e sélection en équipe de France
« C’est une évidence qu’il est notre meilleur atout car c’est un coureur qui peut se placer facilement », insiste Julian Alaphilippe.
« Il le mérite. Il a été le chercher lui-même ce statut (de leader, NDLR). Cela vient avec les résultats et il a encore beaucoup progressé cette année », ajoute l’ancien double champion du monde (2020, 2021).
Depuis son hôtel pittoresque de la cité écossaise de Stirling, d’où partira le contre-la-montre des Mondiaux le 11 août prochain, Laporte, sélectionné pour la 5e fois en équipe de France, affirme apprécier particulièrement ses piges sous le maillot bleu.
?? : « À ce niveau-là, Christophe Laporte, sur ses dernières sorties depuis deux ans et au vu de ses caractéristiques, il apparait comme notre meilleure carte. »
?♂️ Le meilleur atout français selon Thomas Voeckler pour les mondiaux de cyclisme à Glasgow. pic.twitter.com/sCV3nkiEbZ
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« J’adore. On se retrouve une fois dans l’année et on s’entend super bien (…) Tout le monde veut courir dans le collectif. Il n’y a aucune crise d’égo », relève-t-il. Une fraîcheur qui pourrait faire la différence sur la ligne d’arrivée tant le circuit urbain à Glasgow (48 virages pendant 10 tours, NDLR) s’annonce « éprouvant mentalement ».
« Le plus important sera de rester concentré jusqu’au bout. Il y aura des moments difficiles et on n’aura pas le droit à l’erreur », prédit-il.
Pour l’emporter, il devra notamment s’imposer face à son « copain » chez Jumbo-Visma, la star belge Wout Van Aert, qui rêve de repartir avec le maillot arc-en-ciel.
« C’est pas forcément facile de courir contre Wout, je l’apprécie beaucoup. C’est un copain, mais c’est le sport. Je ne ferai pas la course pour le faire perdre mais la priorité c’est l’équipe de France », prévient le Français, qui respecte autant qu’il craint les qualités de finisseur du coureur flamand.
« Si j’arrive au sprint avec lui, c’est jouable, mais c’est sûr que ce n’est pas la meilleure des solutions », glisse-t-il en rigolant. Une humilité qui n’enlève rien à sa détermination d’offrir à l’équipe de France son 11e titre de champion du monde en Écosse.
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