Deux alpinistes allemands étaient « recherchés » lundi dans le massif du Mont-Blanc, où une personne a été tuée et quatre blessées dans la chute d’un sérac, un énorme bloc de glace détaché d’un glacier, un phénomène « de saison et imprévisible ».
Les deux Allemands, âgés de 30 et 39 ans, « ont passé la nuit au refuge des Cosmiques, situé au pied du Mont-Blanc du Tacul », où est survenu l’accident dans la nuit de dimanche à lundi. Depuis, « ils manquent à l’appel », a déclaré le Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne (PGHM) de Chamonix.
La chute du sérac est survenue vers 03H00 sur la face nord du Tacul, « à environ 4.100 mètres d’altitude », alors que 15 personnes au total étaient engagées dans l’ascension du Mont-Blanc, selon la préfecture de Haute-Savoie.
Dès l’alerte, d’importants secours ont été mobilisés avec des hélicoptères, deux équipes cynophiles et des secouristes du PGHM et des pompiers.
A leur arrivée, ils ont découvert en surface un Français de 57 ans décédé après « un arrêt cardio-respiratoire », a précisé le parquet de Bonneville, qui a ouvert une enquête.
Un homme de 42 ans, qui souffre d’une « hémorragie cérébrale », a été transféré à l’hôpital d’Annecy et placé en réanimation. Une femme de 40 ans, blessée au niveau des poumons », reste hospitalisée à Sallanches.
Les deux se trouvaient dans la même cordée que le défunt et venaient de quitter, avec lui, le refuge des Cosmiques après une courte nuit.
Les deux autres blessés sont un père de famille de 58 ans et son fils de 17 ans, auxquels des « blocs de glace » ont occasionné « une fracture au niveau des cervicales » et « une fracture à une cheville », d’après le parquet.
Leur nationalité n’a pas été communiquée.
Des recherches compliquées
Des recherches, pour retrouver d’éventuelles victimes supplémentaires, ont été suspendues lundi en « fin de matinée »: « on ne peut pas se permettre de rechercher n’importe où, la surface est trop grande et c’est trop exposé » au risque de nouvelles chutes de blocs éventuelles, a expliqué le PGHM.
Pour localiser les Allemands, qui ne répondent pas à leur portable, « des recherches administratives » sont en cours, notamment par « géolocalisation », a-t-il ajouté. A ce stade, « on ne peut pas affirmer qu’ils soient en dessous, on ne peut pas affirmer qu’ils n’y soient pas », selon cette source.
Une cordée de quatre personnes, une de trois personnes et deux de deux personnes étaient également sur la voie au moment de la chute du sérac, mais sont sorties indemnes.
Une fois les personnes blessées secourues, leurs membres « ont été redescendus par hélicoptère et entendus » par les services de la brigade de gendarmerie de Chamonix, toujours selon le parquet de Bonneville.
« Il n’y avait aucun professionnel au niveau des cordées, il s’agissait de cordées d’amateurs », a-t-il précisé.
Une chute imprévisible
« D’après les premières informations recueillies, l’origine du déclenchement de la chute de sérac serait naturelle », a fait encore savoir la préfecture.
« Ce n’est pas une surprise. La chute de séracs, c’est tout à fait de saison mais c’est imprévisible », selon le PGHM de Chamonix, interrogé par l’AFP, selon lequel « les conditions pour grimper étaient bonnes ».
Le préfet de la Haute-Savoie, Yves le Breton, a tenu « à adresser ses sincères condoléances aux proches de la victime et ses pensées aux personnes impliquées dans cette chute de sérac ».
En août 2008, huit alpinistes, cinq alpinistes autrichiens et trois suisses, étaient décédés suite à une avalanche provoquée par une chute de sérac sur la face nord du Tacul.
La chute d’un énorme bloc du glacier de la Marmolada, le plus haut sommet des Alpes italiennes, avait fait onze morts en juillet 2022.
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