Mont-Saint-Michel: l’abbaye fête son millénaire pour « une année exceptionnelle »

D’avril à novembre 2023, le Mont-Saint-Michel commémore ses 1000 ans d’existence avec une pléiade d’animations, de spectacles et une exposition unique.

Sa silhouette s’élève, unique, dominant ce rocher normand depuis 1023. Cette année, l’établissement public national du Mont-Saint-Michel (Epic) et le Centre des monuments nationaux ont démarré dès le mois d’avril une série d’événements célébrant l’anniversaire de ce haut lieu inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Une histoire de 1300 ans

L’histoire du monument débuterait dès l’an 708 alors que le site s’appelait encore Mont Tombe. La légende raconte que l’évêque d’Avranche, Aubert aurait vu en songes l’archange Saint-Michel, celui-ci lui mandant d’édifier un sanctuaire en son nom, explique ainsi le site officiel du Mont-Saint-Michel 

Une première église verra alors le jour sur l’emplacement actuel du Mont par la communauté des Bénédictins en 966. Mais face à l’afflux de pèlerins qui se pressent pour prier Saint-Michel, quatre cryptes seront alors édifiées au XII siècle, bases d’une église abbatiale plus vaste.

Alors que le XIIIè siècle verra la construction de l’ensemble gothique de la Merveille, la Guerre de Cent ans en fera une forteresse bardée de nombreux remparts. Ajouté à cela, l’effondrement en 1421 du choeur roman de l’église, reconstruit par la suite, puis cette époque plus sombre où l’abbaye, pendant l’époque révolutionnaire, se farde en prison d’État jusqu’en 1863, avant de devenir un lieu de tourisme.

Le Mont-Saint-Michel apparaît donc comme un ensemble unique de construction alliant les inspirations architecturales aux aléas de l’Histoire de France. « L’abbaye est une prouesse architecturale, explique François Saint-James, l’un des guides de la Merveille sur 20 Minutes. Plusieurs générations de bâtisseurs se sont relayées pour reconstruire l’abbatiale après chaque effondrement, chaque incendie. Les cryptes Est et Ouest, par exemple. On sait qu’elles ont été construites pour tenir le chœur debout. On faisait venir les pierres des îles Chausey pour les ériger sur les pentes rocheuses ».

Au fil des siècles, le bâtiment religieux érigé par les moines bénédictins a beaucoup évolué, lui donnant son cachet si particulier https://t.co/MfdRvJAFCO

— 20 Minutes (@20Minutes) May 20, 2023

Expositions et spectacles commémorent le millénaire 

Dès le mois d’avril, danses, concerts et conférences ont commencé à rendre hommage à cette longue histoire. Ce 20 mai a débuté une exposition inédite intitulée « la demeure de l’Archange », mettant en lumières les trésors cachés que recèle l’abbaye. « Le Mont recèle d’objets cachés qui ne sont pas visibles du grand public et seront présentés dans le cadre de cette exposition. Je pense notamment à des anges taillés au XVe siècle. Je ne suis pas certaine qu’ils aient déjà été exposés », explique Mathilde Labattue, conservatrice à la DRAC sur 20 Minutes.

Il y a quelques jours, c’est @LePoint qui consacrait un hors-série au #MontSaintMichel.

Le #millénaire est l’occasion de rappeler la richesse du patrimoine bâti et patrimoine naturel de ce site exceptionnel. @EPMontStMichel pic.twitter.com/U9UbxB3nGh

— Thomas Velter (@thomasvelter) May 21, 2023

Dans une interview au Point, Brigitte Galbrun, conservatrice des antiquités et objets d’art du département de la Manche, et Mathilde Labatut, conservatrice des monuments historiques de Normandie, content l’histoire de certaines de ces pièces exceptionnelles, telles que la couronne de Saint-Michel, pièce en or massif commandée en 1877 afin de coiffer la statue de Saint-Michel, mais qui fut volée puis remplacée par une autre faite de matériaux plus communs. Y est aussi fait mention du retable d’albâtre du XVe siècle provenant d’Angleterre, et sur lequel figure la Passion du Christ, à savoir son arrestation, sa flagellation, sa crucifixion, sa mise au tombeau puis sa résurrection.

Cette exposition exceptionnelle se tiendra donc jusqu’au 5 novembre 2023.