Montauban : Léon Marchand « pourrait se la jouer star de la natation mondiale mais il redevient un nageur lambda »

Par Epoch Times avec AFP
10 novembre 2024 16:34 Mis à jour: 10 novembre 2024 18:42

Un peu plus de trois mois après avoir ébloui la France aux Jeux olympiques de Paris, le phénomène Léon Marchand a retrouvé « son milieu naturel » dimanche lors d’une compétition interclubs à Montauban, où tous les regards étaient braqués sur lui.

Capuche sur la tête, le Toulousain de 22 ans a cru revivre son adolescence en descendant du bus qui l’a conduit de la Ville rose à Montauban tôt dimanche matin.

Arrivé au milieu de ses coéquipiers du club des Dauphins du TOEC, la coqueluche du public français à Paris a participé à sa seule compétition sur le territoire national après les Jeux, avant de regagner les Etats-Unis où il s’entraîne à l’année.

« Il pourrait se la jouer star de la natation mondiale mais il redevient un nageur lambda parmi les autres nageurs lambdas qui sont ici », assure le directeur général des Dauphins du TOEC Michel Coloma.

(Photo IDRISS BIGOU-GILLES/AFP via Getty Images)

Assis en tribune comme les autres en attendant ses épreuves, Léon Marchand a pu savourer une journée presque banale, si l’on excepte les paires d’yeux qui l’accompagnaient dans ses moindres faits et gestes… et son écrasante domination sur la concurrence.

Des compétitions avec beaucoup moins d’enjeu

« Cela me fait du bien de faire des compétitions avec beaucoup moins d’enjeu », expliquait-il dans un entretien à l’AFP fin octobre, lors de sa tournée triomphale passée par la Chine, la Corée du Sud et Singapour.

Après avoir fait le tour du monde, Marchand a paru ravi d’être à la maison, lors d’une journée de récréation après « l’overdose » vécue en Asie.

« Il a vécu des moments compliqués avec une foule de nageurs qui venaient faire la queue pour se prendre en photo avec lui », souligne son entraîneur Michel Coloma.

« On a voulu qu’il retrouve son milieu naturel, familial, une compétition tranquille avec de l’ambiance », ajoute-t-il.

Léon Marchand a partagé la lumière d’une compétition régionale décidément relevée, puisque la vice-championne olympique du 1500m nage libre Anastasiia Kirpichnikova était également présente, tout comme le champion paralympique du 400 m nage libre Ugo Didier, Toulousain lui aussi.

(Photo IDRISS BIGOU-GILLES/AFP via Getty Images)

Et même si le public n’avait pas accès à la piscine de Montauban pour éviter la cohue, les quelque 500 nageurs prenant part aux courses ont pu profiter de la présence du champion originaire du coin.

À chaque fois que « le Roi Léon » s’est approché de son plot de départ pour les quatre courses auxquelles il a pris part, les applaudissements sont tombés des gradins où les autres nageurs attendaient leur tour.

Parmi eux, Joan Massot, né lui aussi en 2002 et qui a ferraillé face à la future star lors de son adolescence, avant que le Toulousain ne change de galaxie.

« Aux alentours de 13, 14 ans, j’étais devant lui, on était les deux nageurs régionaux, au fil des années c’est devenu plus ou moins mon rival », sourit le nageur qui s’est retrouvé dans le couloir voisin de Marchand lors du 4×100 m 4 nages et du 200 m brasse.

Comme à l’Aréna la Défense, où le Toulousain a bâti son palmarès olympique hors-normes cet été, le public en a profité pour hurler à chaque fois que son protégé sortait la tête de l’eau, et pour admirer sa coulée, « la meilleure du monde » selon Joan Massot.

Sans surprise, le quadruple médaillé d’or a survolé la course, terminant sans forcer en 2 min 06 sec 12/100, à quatre secondes de son record de France, mais 11 secondes devant Joan Massot, pas rancunier.

« Je reste dans mon objectif, Léon c’est trop monstrueux ce qu’il fait, il est trop loin, mais ça donne une pression en plus, ça fait plaisir de concourir à côté du recordman du monde », savoure le nageur de Montpellier.

« C’est pas tous les jours qu’on a un quadruple champion olympique », confirme Jorge Rodrigues, bénévole de 54 ans qui s’affaire depuis la veille pour accueillir les nageurs et les plus de 50 journalistes accrédités.

« Je l’ai croisé en ne sachant pas qui il était, il était de dos, il est passé inaperçu », s’est amusé le Montalbanais.

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