Un militaire en permission a été blessé à la tête samedi soir dans une rue de Montpellier alors qu’il sortait d’un restaurant avant de se rendre en discothèque. Il aurait vraisemblablement reçu un projectile tiré par un Lanceur de balle de défense (LBD).
Les faits se sont déroulés samedi soir aux alentours de 22h30. Âgé d’une vingtaine d’années, la victime passait la soirée en compagnie de trois autres camarades de l’armée.
Les quatre hommes bénéficiaient d’une permission et ils ne participaient ni aux manifestations des Gilets jaunes ni aux opérations de maintien de l’ordre, mais venaient de dîner dans un restaurant de l’Écusson.
Selon le journal local Métropolitain, ils se trouvaient du côté de la place Jean Jaurès, dans le centre-ville de Montpellier, et projetaient de terminer la soirée dans une discothèque.
Au même moment, des membres des forces de l’ordre étaient aux prises avec des casseurs autour des halles Castellane alors que la plupart des manifestants ayant participé à l’acte XI des Gilets jaunes s’étaient déjà dispersés dans le calme depuis longtemps.
allo @Place_Beauvau – c’est pour un signalement – 362
Montpellier, #ActeXI : un militaire, 25 ans, en permission sérieusement blessé à la tête. #LBD40
26/01/19, vers 22h30
Source:https://t.co/vaM1RbbuGz pic.twitter.com/oHXYewtma0
— David Dufresne (@davduf) 27 janvier 2019
Trois tirs de LBD samedi à Montpellier
Émaillée d’incidents, la soirée du 26 janvier a vu les casseurs incendier des palettes et du mobilier urbain. Ils ont également vandalisé des agences bancaires avant de jeter des pierres sur les forces de l’ordre rapporte le Métropolitain.
Après avoir essuyé des jets de bouteille en verre, des membres des forces de l’ordre ont fait usage de leur Lanceur de balles de défense (LBD). Selon des témoins présents sur place cités par le journal local, trois balles de caoutchouc auraient été tirées.
Ce lundi, le préfet de l’Hérault Pierre Plouëssel a confirmé que trois tirs de LBD avaient été enregistrés samedi à Montpellier, deux par la Brigade anti-criminalité (BAC) et un par la gendarmerie.
S’il n’est pas encore formellement établi que le jeune militaire a bel et bien reçu une balle provenant d’un LBD – il doit encore être examiné par un médecin judiciaire de l’institut médico-légal du CHU Lapeyronie – c’est au moment de l’intervention des forces de l’ordre destinée à neutraliser les casseurs qu’il s’est écroulé, touché à un œil.
« Il s’est effondré à terre, devant les terrasses des cafés et des restaurants de la place Jean Jaurès, non loin de la rue de la Loge et des halles Castellane. Il saignait beaucoup, il était inanimé, des street medics lui ont porté les premiers secours, jusqu’à l’arrivée des pompiers », confie une personne présente sur les lieux.
Immédiatement pris en charge par des médecins de rue qui lui ont prodigué les premiers soins, la victime a ensuite été transportée en urgence au centre hospitalier Gui-de-Chauliac par les sapeurs-pompiers.
« Ils sortaient d’un resto et ils allaient en boîte. Nous, on éteignait un feu là-bas, on n’était plus que trois street medics sur Montpellier et puis il y avait des CRS à l’angle là-bas. On a entendu trois tirs de flash-ball et on a vu le gars arriver et tomber par terre. Tous les témoins nous disent qu’il sortait d’un resto et allait en boîte», explique un des médecins de rue dans une vidéo tournée en direct quelques minutes après que la victime s’est écroulée.
Très remonté à l’encontre des policiers, l’auteur de la séquence filmée a publié une autre vidéo le lendemain, affirmant avoir récupéré une des balles en caoutchouc tirées ce soir-là afin de la remettre au militaire blessé.
Le 28 janvier, il a partagé une nouvelle vidéo en compagnie du médecin de rue qui s’était déjà exprimé la première fois, afin de revenir sur les évènements qui se sont déroulés samedi dernier.
Une enquête ouverte
D’après Europe 1, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie par le parquet de Montpellier le lundi 28 janvier.
« Nous avons ouvert une enquête pour violences volontaires confiée à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) afin de déterminer comment cette blessure est survenue », a déclaré le procureur Christophe Barret.
La victime « va porter plainte, l’IGPN est saisie et donc il y aura une enquête qui permettra de restituer les faits dans leur vérité », a-t-il ajouté.
Déplorant la présence récurrente de 100 à 300 casseurs habitués à s’infiltrer dans les rassemblements des Gilets jaunes organisés à Montpellier, le préfet de l’Hérault à appelé les manifestants pacifiques à déclarer leurs manifestations afin de pouvoir « isoler les casseurs ».
Selon Pierre Plouëssel, il s’agirait d’« un groupe d’anars bien connus à Montpellier, parfois renforcés par des gens venus de Lyon et de collègues du Gard ».
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