À la fin d’une longue carrière en tant que chef d’équipe de l’hygiène et de la salubrité dans une maison de retraite de Montréal (Canada), Alain Tanguay a réalisé un exploit rempli d’altruisme : en pleine pandémie, il a travaillé pendant 649 jours consécutifs, sans jamais prendre une journée de repos. Il vient tout juste de prendre sa retraite.
C’est le 10 décembre dernier qu’Alain Tanguay a pris sa retraite bien méritée, la veille de son anniversaire où il a fêté ses 57 ans. Sa dernière journée de congé remontait au 29 février 2020, soit il y a près de deux ans.
« Il a fait preuve d’un dévouement d’une extrême rareté à un moment où le réseau de la santé traversait une pénurie de personnel jamais vue », reconnaît auprès du Journal de Montréal le porte-parole du CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Jean Nicolas Aubé.
Travailler au Centre d’hébergement du Manoir-de-Verdun et s’occuper des résidents est une véritable passion pour le quinquagénaire qui était chef d’équipe de l’hygiène et de la salubrité depuis 1983. « C’est une passion. C’est ma vie. On peut s’amuser en travaillant », assure celui qui n’avait pas l’impression de travailler.
Une promesse à son cousin décédé
Comment se fait-il qu’Alain Tanguay ait pris la décision de travailler sans relâche pendant la pandémie ? D’une part, il l’avoue, ça l’arrangeait de travailler au lieu de rester confiné tout seul chez lui, d’autant plus qu’il est divorcé et n’a plus ses enfants à charge.
Mais surtout, c’est pour son cousin Serge qu’il l’a fait. Celui dont il prenait soin dans cette même maison de retraite depuis 2002, dont il était très proche, est décédé le 1er avril 2020. Il s’agissait du premier mort du Covid dans le centre où la pandémie a fait en tout une dizaine de morts sur les 220 chambres que compte l’établissement.
« Quand il est décédé, tout le monde pleurait », se souvient le quinquagénaire, en entrevue à la radio Énergie 94.3. « C’était notre mascotte au centre d’hébergement. (…) Je suis allé marcher dans la cour, je me souviens, j’ai regardé au ciel et j’ai demandé : Serge, j’ai besoin de toi et je vais passer au travers pour toi. À partir de ce moment, je n’ai plus jamais regardé en arrière. Je me suis levé chaque matin pour venir travailler. »
« Sans mes collègues, je n’y serais pas arrivé »
« Je l’ai fait pour lui et je l’ai fait pour l’ensemble des équipes », assure Alain Tanguay à Radio Canada. « Personne ne m’a demandé de faire ça. »
Alors que plusieurs médias québécois l’ont cité en exemple et en héros, le jeune retraité reste très humble et assure qu’il n’aurait jamais pu réussir cet exploit tout seul : « Sans mes collègues, je n’y serais pas arrivé. On est soudé ensemble. »
« Ça m’a appris que quand on rassemble toutes les équipes ensemble on devient plus fort », remarque l’ancien chef d’équipe. « Quand je parle d’équipes, je mets les soins infirmiers, je mets la cuisine, je mets les installations matérielles, les cadres », détaille-t-‘il.
En retraite, vraiment ?
Cela fait maintenant quelques mois que le calme est revenu et que la pandémie ne fait plus de victimes au Manoir, ce qui permet à Alain Tanguay de pouvoir prendre sa retraite en toute sérénité. Mais pensez-vous qu’il va vraiment se reposer et rester tranquillement chez lui ?
Personne ne sera surpris en apprenant que le quinquagénaire altruiste a plein de projets de bénévolat, à commencer… par retourner à la maison de retraite où il a fait toute sa carrière pour y faire le père Noël, comme il en avait l’habitude. Par la suite, il pense être bénévole auprès d’enfants handicapés.
« Mon engagement envers nos résidents ne s’arrêtera pas là », affirme le nouveau retraité pour qui sa mission de père Noël est d’autant plus importante qu’il peut appeler chaque résident par son nom. « Je les aime et je ne les laisserai jamais tomber. »
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