Lundi 12 octobre, à Mauron (Morbihan), un apiculteur ayant essuyé un revers de la Municipalité quant à la destruction d’un nid de frelons a déposé devant la mairie ,un énorme nid d’environ 1 500 frelons asiatiques. Un cri de détresse qui l’a amené à être convoqué à la gendarmerie.
Tout commence lundi 5 octobre : Christian Grasland, un apiculteur, repère un nid de frelons asiatiques perché dans un arbre situé sur un domaine privé. « Les propriétaires étaient à Paris et injoignables, mais le nid était en bordure d’un domaine public puisqu’il était situé au-dessus d’un parking. Et la tempête Alex l’avait fragilisé ainsi que certaines branches de l’arbre », a expliqué l’apiculteur à Actu Bretagne.
Cependant, quand il s’est rendu à la mairie pour demander une autorisation d’intervenir afin de le détruire, il a « fait face à un refus catégorique, car il se trouvait sur le domaine privé et ce n’est pas leur problème », raconte-t-il. Une réponse qui l’a mis en colère. Christian a alors placé, lundi 12 octobre, le nid devant la mairie : « Désormais sur le domaine public, c’est devenu leur problème », se défend-t-il.
Une situation qui a engendré une grande frayeur lorsque les agents municipaux sont arrivés à la mairie.
Mais pour Christian, qui fait face à un impact considérable des frelons asiatiques sur sa profession, c’était la seule solution : « Il ne faut pas attendre que les feuilles tombent pour découvrir les nids. La lutte contre les frelons, c’est de chercher ces nids. Depuis mes débuts, des centaines de colonies d’abeilles ont été perdues. 250 ruches ont été appauvries sur trois ans. Je n’ai pas le choix, c’est ma principale activité. Pour qu’un apiculteur soit tranquille, il faut qu’il n’y ait aucun nid dans un rayon de 40 à 60 km² », explique-t-il.
Un cri d’alerte que Christian illustre avec des chiffres : « Je suis passé d’une production de 2,5 tonnes de miel par an à 300 kg ».
De son côté, Yves Chasles, le maire de Mauron, a déclaré : « Lorsque c’est sur le domaine public, on intervient. Mais sur le domaine privé, on n’a pas à intervenir. Si le propriétaire souhaite faire intervenir un destructeur de nids de frelons, il peut et on participe à hauteur de 30 € ». Cependant, le coût d’une telle intervention est d’environ 100 à 120 €. Pour Christian, ce n’est pas au particulier « d’assumer cette charge ».
« J’entends le discours de ce monsieur qui voudrait que ce soit pris intégralement en charge, y compris la recherche. Mais on sort de notre rôle, on n’a pas à rechercher des nids sur des parcelles privées », précise le maire, avant d’ajouter : « On comprend sa cause, mais sa façon de faire, on ne cautionne pas du tout. On a des agents et du public qui empruntent cette entrée au quotidien. On a déposé une plainte pour mise en danger d’autrui. »
Rapidement, la Mairie a fait appel à un spécialiste pour détruire le nid fraîchement déposé. « Pour une personne allergique, cela peut conduire à un décès très rapide. Il a évoqué que la prochaine cible serait les écoles, là j’ai dit stop », explique le maire.
Au final, Christian Grasland a été convoqué à la gendarmerie, où il a été auditionné pendant 5 heures.
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