Les 33 salariés de Bic Ecriture 2000 de Vannes, qui produisent le célèbre stylo 4 couleurs, poursuivaient leur grève samedi, après l’annonce du rachat de Bic Sport, principale entité du site, par l’Estonien Tahe Outdoors, entraînant la suppression de leur atelier.
Les salariés bretons sont en grève illimitée depuis jeudi pour protester contre ce qu’ils estiment être un « manque de loyauté » de leur direction, a indiqué à l’AFP Jean-Louis Le Droguenne, délégué syndical CFDT.
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— Webzh Zone (@Webzh_Zone) January 3, 2019
Le groupe Bic a annoncé le 2 janvier la vente de sa filiale Bic Sport, pionnier de l’industrie de la planche à voile, qui représente 1 % de son chiffre d’affaires, au groupe estonien Tahe Outdoors, l’un des principaux fabricants européens de kayaks, canoës et kite-surf. L’objectif étant de se recentrer sur ses trois métiers de base : la papeterie, les briquets et les rasoirs.
Bic traverse une période tourmentée, en particulier dans son activité rasoirs, bouleversée par le succès de nouveaux acteurs en ligne.
Passionné de voile, le baron Bich avait fondé Bic Sport en 1979 pour fabriquer initialement des planches à voile. L’activité de la filiale s’est progressivement étendue à tous les sports de glisse nautique tels que le surf, le kayak ou le paddle.
Si la vente se traduit par la fermeture de l’atelier de papeterie, qui produit 100 millions de stylos par an et loue à Bic Sport ses locaux, c’est officiellement parce que le repreneur souhaite occuper toute la surface pour développer son activité.
« La direction dit avoir fait des recherches de locaux près de Vannes mais n’avoir rien trouvé », indique, circonspect, M. Le Droguenne, ajoutant : « On nous licencie alors qu’on a plein de commandes ».
La production doit être redéployée à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), pour la marque iconique 4 couleurs, et à Bizerte en Tunisie pour les stylos Atlantis et Velocity. Sur les 33 postes supprimés, la direction propose de relocaliser 6 postes à Marne-la-Vallée, mais selon M. Droguenne, aucun des salariés vannetais n’envisage un départ en région parisienne.
Les grévistes, à qui la direction demande de former les salariés tunisiens, réclament des clarifications sur les démarches de déménagement ainsi qu’une prime de 1 500 euros bruts par mois et par personne jusqu’à l’arrêt de la production prévu début juillet.
La direction a indiqué à l’AFP qu’une procédure d’information consultation avait débuté le 5 décembre. « Nous sommes conscients des conséquences de cette fermeture et nous ferons en sorte que tout ce passe dans les meilleures conditions pour chaque salarié », a déclaré une porte-parole.
Bic, dont le siège est à Clichy (Hauts-de-Seine), a réalisé 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017.
I.M. avec AFP
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