Morbihan : il frappe sa femme et sa fille pour un courant d’air

Par Paul Tourège
9 juin 2020 16:12 Mis à jour: 13 juin 2020 03:56

Jugé le lundi 8 juin pour avoir asséné plusieurs coups à son épouse et à sa fille, le prévenu a expliqué qu’il ne se souvenait pas d’avoir commis les violences physiques qui lui étaient reprochées.   

Les faits ont eu lieu le 2 janvier 2020, à Séné, une commune d’environ 9000 habitants située à moins de 10 kilomètres au sud de Vannes.

Vers 21 h, une sexagénaire souhaite sortir son chien, mais son mari ne l’entend pas de cette oreille. Il prétend que l’ouverture de la porte d’entrée crée des courants d’air dans la pièce.

Une querelle éclate et la sexagénaire reçoit des coups au visage ainsi que dans les jambes. Elle parvient ensuite à prévenir sa fille et les gendarmes de Theix-Noyalo.

Une fois sur place, la fille de la victime réussit à éviter quelques coups de poing avant d’être frappée à son tour.

L’agresseur se réfugie dans le camping-car stationné dans son jardin avec un fusil. Il sera finalement appréhendé par les gendarmes et placé en garde à vue.

Son épouse s’est vu délivrer trois jours d’ITT, sa fille cinq selon les journalistes de Ouest-France.

Le lundi 8 juin, le Sinagot comparaissait devant le tribunal correctionnel de Vannes. Pendant l’audience, il a reconnu les violences verbales qui lui étaient reprochées mais a nié avoir porté des coups. « Je ne me souviens pas », a ainsi affirmé l’accusé.

« La gravité est réelle. Il continue de minimiser les faits, la sécurité de cette femme est en jeu », a observé le substitut du procureur de la République.

Si le couple est marié depuis 46 ans, leur relation serait pourtant loin d’être harmonieuse.

« Ça n’est pas la première fois qu’il bat ma mère et je n’en peux plus de la voir pleurer », confie la fille cadette du couple.

Des violences pour lesquelles la mère n’a jamais porté plainte ces dernières années. Après les coups reçus le 2 janvier, elle a toutefois déposé une requête en divorce.

Une peine de trois mois de prison avec sursis

Devant le tribunal, la mère et sa fille expliquent que des dizaines d’armes sont entreposées dans un cabanon du jardin familial et qu’elles ont très peur.

 « Je suis un collectionneur, ce sont des armes fictives », assure le prévenu. S’il vit désormais dans son camping-car et a interdiction d’entrer en contact avec les victimes, le père de famille n’hésite pas à venir garer son véhicule en face du travail de sa fille.

« Un motif futile a certes déclenché des coups au bout de 46 ans de mariage, mais c’est à cause de l’ambiance dans le couple, que son client s’est réfugié dans l’alcool », expliquera son avocat pendant l’audience.

Le tribunal correctionnel de Vannes a finalement condamné l’accusé à une peine de trois mois de prison avec sursis et obligation de soins assortie de l’interdiction de paraître au domicile des victimes et sur le lieu de travail de sa fille.

Il a également interdiction de détenir une arme et devra indemniser son épouse à hauteur de 1000 euros ainsi que sa fille, à hauteur de 500 euros.

 

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